L'allemand dans ton salonLa fontaine : divers

Eine Tea-Time im Jenseits mit My Henry von Judith Kerr / My Henry : Un thé comme clé du paradis

Eine Tea-Time im Jenseits mit My Henry von Judith Kerr

My Henry : Un thé comme clé du paradis

Zwei Seelen wohnen, ach! in meiner Brust. Parce qu’il y a surement une présence germanique dans votre arbre généalogique, La Pépinière fusionne deux grandes régions linguistiques suisses et vous propose des articles culturels pour une (re)découverte de l’allemand.

Pour vous, l’allemand, c’est … et c’est à vous de jouer, dans les deux langues ! (Et qu’on ne se préoccupe pas des fautes !) Expliquez-nous votre choix en bref en allemand et ce qui vous a plu, en détail, en français !

Illustrez votre coup de cœur, parlez-nous d’un Renner, Knaller oder Kleinod, les pieds en éventail, confortablement posés sur le fauteuil d’Oma & Opa.

Notre pigeon de la Pépinière tient à son perchoir, mais non le crachoir !

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Eine Tea-Time im Jenseits mit My Henry von Judith Kerr  

My Henry : Un thé comme clé du paradis

 

Warum My Henry von Judith Kerr ?

Auch Sie haben vielleicht When Hitler Stole Pink Rabbit gelesen? Das Buch von der britischen & deutschen Autorin Judith Kerr wurde 1971 veröffentlicht und seitdem gibt es wohl kein deutsches Kind, das dies Buch in deutscher Übersetzung, Als Hitler das rosa Kaninchen stahl, nicht in der Schule oder einer spannenden Lesenacht verschlungen hat! Judith Kerr war 12 Jahre alt, als ihre Familie aus Deutschland fliehen musste, einen Tag vor der Wahl, die Hitler an die Macht brachte. Die Flucht ging über die Schweiz, Frankreich nach England. Dort wuchs Judith auf, besuchte die Kunsthochschule, gründete eine Familie. Sie hat Flucht, Fremdsein, Not kennengelernt, davon wollte sie ihren Kindern erzählen, so begann sie das « rosa Kaninchen » zu erzählen.

In My Henry ist die Rede von einem anderen grossen Ereignis, nämlich Henrys Tod, wovon Judith Kerr – auch Illustratorin – erzählt.

Dass die Tea-Time für Engländer eine besondere Zeit ist, eine Art „blaue Stunde“ des Innehaltens, in der man sich in Behaglichkeit einige besinnliche Augenblicke gönnt, kann man nicht vergessen). Dass eine Tea-Time uns aber noch ganz andere, beglückende Erlebnisse bescheren kann, hat Judith Kerr entdeckt und uns in kleinen leichten Versen, mit poetisch-naiven verzaubernden Bildern illustriert, in dem Büchlein My Henry mitgeteilt.

Überrascht geht der Betrachter von Bild zu Bild: Auf dem Cover ein älteres Ehepaar, froh gestimmt auf einem Einhorn durch die Luft fliegend. Im Gegensatz dazu dann auf den nächsten Bildern die Ehefrau, ein Portrait in der Hand haltend, das sie ihrer fragend blickenden Katze zeigt. « My Henry“ ist es, an ihn denkt sie, als sie sich gemütlich in den Sessel setzt und der Katze verschwörerisch mitteilt:

„They think I’m sitting in the chair / Just waiting for my tea.“

 Nein, so ist es nicht, sie weiß, dass das große Abenteuer gleich beginnen wird. Denn: my Henry hat sie verlassen müssen, nun hat er Flügel, noch ganz zarte, aber er kann sie abholen, denn „sie“ geben ihm frei, von vier bis sieben. Nun können sie alles das unternehmen, was sie im Leben nie gewagt hätten.

Die Welt der Elemente, der Tiere, der Vergangenheit und Zukunft steht ihnen offen. Nächstes Treffen: morgen Nachmittag, „perhaps we’ll picnic on the moon“.

Vielleicht hat die Reise nur wenige Minuten gedauert, ein Hinwegträumen über die Wartezeit auf den Tee, aber Zeit und Raum folgen hier anderen Gesetzen. Wesentlich ist, dass dieser Ausflug aus dem Hier und Jetzt für sie ein Lebenselixier ist, das sie erfrischt und erfreut. Schon kommt die Hilfe mit dem Tee: „Two suggars, thank you, dear“ lächelt die aus dem Traum Zurückkehrende, und die Katze hat auch schon ihre Milch bekommen.

Ein Büchlein, das beim Leser, Betrachter ein glückliches Lächeln hervorrufen kann, das mit der unbefangenen Kindlichkeit der Bilder an tiefe menschliche Wünsche, Erlebnisse rührt und das Trost spenden kann.

Und wo bekommt man einen solchen Tipp? Wenn man Glück hat z.B. bei seinem Arzt, wenn man auch einmal über anderes als Spritzen, Globuli und Medikamente sprechen darf/kann. Aber ist dies Buch nicht auch ein Medikament? Prüfen Sie es selbst!

Mary Breckwoldt

 Etwas länger gesagt… / en détail :

Un tigre. Une tasse de thé à la main. Fabuleusement installé au cœur d’un salon. J’aurais souhaité que cette image s’anime, tant elle paraissait vraie. Les livres pour enfants de l’illustratrice et auteure jeunesse Judith Kerr polarisent l’attention d’une seconde à l’autre, et ouvrent la porte aux souhaits d’avoir cette petite bête toute mimi chez soi – mais sans entrer dans des débats éducationnels du “pour” ou “contre” le fait de prendre un animal domestique. Le tigre est là, se promenant d’une page à l’autre, sans fracas (ou tracas) familiaux.

Judith Kerr, entraînée par son père Alfred Kerr – grand critique de théâtre et auteur berlinois du début du 20e siècle – quitte l’Allemagne en 1933 pour se réfugier à Zürich, ville dans laquelle la plume acerbe d’Alfred Kerr ne trouvera que peu d’écho. Un second déménagement à Paris est l’occasion pour Judith Kerr d’apprendre le français avant d’opter pour l’anglais, lorsque la famille rejoint Londres en 1935. L’illustratrice ne publiera aucune œuvre dans sa langue maternelle, mais gardera tout de même, un lien indéfectible avec l’Allemagne, qu’elle aborde dans une autobiographie romancée : When Hitler Stole Pink Rabbit. Elle adresse l’histoire de son émigration au tout début du IIIe Reich à un jeune public qui ne l’oubliera pas : L’œuvre, traduite en allemand comme suit Als Hitler das rosa Kaninchen stahl, devient, avant tout dans les années 1970-1980, une lecture scolaire plutôt passionnante. Dans l’écriture de Judith Kerr ressortent deux thématiques marquantes : la première, réservée au public jeunesse, faisant la part belle aux animaux, et une seconde, touchant à des évènements bouleversants (l’exil, le désespoir, la mort) comme dans son autobiographie ou dans My Henry publié en 2012. Ici, une femme dans la fleur de l’âge argenté attend patiemment le Tea-Time, avec une touche d’humour bien placée :

„They think I’m sitting in the chair / Just waiting for my tea.“

Mais que nenni ! Elle et son concubin Henry, décédé puis peu, ont bien des projets. L’ancienne veille à ce qu’Henry, jamais, ne compte parmi les souvenirs familiaux frelatés. Elle n’autorise par le flou du passé à s’emparer de son quotidien mais attend fermement – attend qu’Henry l’emmène, elle sa bien-aimée, dans des contrées inexplorées de son vivant.

Comme quoi le désir fait vivre ! Pour les découvrir, prenez une tasse de thé. Et Henry viendra peut-être vous rendre visite. Je l’espère !

Laure-Elie Hoegen

Repères temporels : Judith Kerr a traversé les pays meurtris par le régime hitlérien mais a su rebondir, par le dessin et son histoire qu’elle souhaitait conter aux plus jeunes. Née à Berlin, elle restera jusqu’à sa mort en 2019 à Londres et publiera, parmi ses ouvrages les plus connus, en 1977 Mog, the forgetful cat, en 1979 The Tiger who came to tea et en 2017 Katinka’s Tail.

 Références :

My Henry, von Judith Kerr, 2011 in Engl. bei Harper Collins Children’s Book. Paperback 2012 in engl. Sprache.

D’autres ouvrages – andere Bücher von ihr : The Tiger who came to tea, Als Hitler das rosa Kaninchen stahl.

Photo : © Harper Collins Children’s Book

Laure-Elie Hoegen

Nourrir l’imaginaire comme s’il était toujours avide de détours, de retournements, de connaissances. Voici ce qui nourrit Laure-Elie parallèlement à son parcours partagé entre germanistique, dramaturgie et pédagogie. Vite, croisons-nous et causons!

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