La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°3 : Et la marmite se brisa

Et la Marmite se brisa : épisode 13

Vous aimez les enquêtes et les énigmes ?

Vous rêvez de courir après les meurtriers, d’élucider des crimes, d’être aussi habile que Sherlock Holmes, aussi perspicace qu’Hercule Poirot ? Les interrogatoires ne vous font pas peur et les indices, c’est votre rayon ? Bienvenue dans Et la Marmite se brisa, une fabuleuse enquête de Miss Apfel !

Et la Marmite se brisa est un nouveau récit participatif lancé par La Pépinière à l’automne 2020. Entre le feuilleton et le cadavre exquis littéraire, nous avons réuni des autrices et auteurs de tous bords : amateur.trice.s, confirmé.e.s, déjanté.e.s, sérieux.ses, jeunes ou plus âgé.e.s… Après le succès de nos récits participatifs précédents (Du jardin au balcon et La Geste d’Avant le Temps), les voilà prêt.e.s à s’embarquer pour une nouvelle aventure, sans savoir ce qui les attend. Cap sur le polar helvétique !

Pour cette première aventure de Miss Apfel (qui évoque bien sûr la Miss Marple d’Agatha Christie), plongez dans les secrets historiques de Genève…

Alors, ça vous tente ?

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 13 : Séance d’hypnose

Cabinet de Tatiana Romeniakov, rue des Chaudronniers.

Vers 17h.

Une immense porte en bois massif. Sur le côté, un boîtier en métal avec des noms. Docteur Rumier, Fiduciaire Pognon, etc. Elle descend l’index machinalement jusqu’à la fiche qui l’intéresse : Tatiana Romeniakov. Puis appuie sur le bouton. L’instant d’après, la porte s’ouvre sans un seul bruit.

Miss Apfel s’engouffre avant que ladite porte ne se referme. L’ascenseur est posé sur sa gauche, en attendant patiemment qu’une âme charitable veuille bien l’utiliser. Elle qui est sportive, préfère prendre l’escalier et monte les marches quatre à quatre, avant d’arriver au deuxième étage. Tout au bout du couloir, sur la droite, une porte avec un joli paillasson flanqué d’une matriochka colorée indiquant aimablement : Bienvenue.

Miss Apfel appuie sur la sonnette. Une voix automatique, très féminine, se fait entendre pour lui annoncer d’entrer. Elle s’exécute et ouvre la porte. Ça sent le thé aux agrumes, les pivoines et le smetannik, un gâteau russe à la crème aigre, sucré, doré et redoutablement dense. Il y a dans l’air un petit quelque chose de désuet, comme un relent d’avant la Révolution de 1917…

« Entre, Simone ! J’étais sûre que tu allais passer, je pensais justement à toi ! » lui lance son hôtesse depuis la cuisine.

Miss Apfel fait quelques pas dans le salon familier, ses yeux glissant sur les bibelots qui s’égaillent au détour des commodes et des étagères – un sabre d’apparat, une petite montre à gousset, des photographies anciennes, un œuf de Fabergé (authentique !). Tatiana a le goût des belles choses et du faste de la Grande Russie d’avant Vladimir Ilitch. Elle possède, en outre, une prescience absolument remarquable.

« Ah bon, et pourquoi cela ? » demande Miss Apfel en gratifiant Comtesse, la chatte au pelage bleu, d’une caresse. L’aristocratique bestiole daigne à peine lui adresser un regard condescendant, drapé dans une dignité toute féline.

« Parce que j’ai entendu une drôle d’histoire, d’une des commères de l’immeuble… » lui répond Tatiana Romeniakov en sortant de la cuisine, une théière fumante et un plat à gâteau dans les mains. Elle pose le tout sur une table, lissant du plat de la main un joli napperon brodé aux armoiries de la famille impériale. « Une sombre histoire de meurtre et de tête coupée, si tu veux tout savoir. »

Miss Apfel a un sourire :

« Je vois que les nouvelles vont vite ! »

Elles prennent place autour du guéridon, sur des fauteuils aux coussins confortables. Deux tranches de smetannik sont servies sur de délicates assiettes en porcelaine de Limoges, tandis que le thé infuse.

« C’est bel et bien arrivé cette nuit, Tatiana », reprend Miss Apfel. Elle boit une gorgée de thé – parfait, comme toujours – avant de continuer : « Je pense que cela a un rapport avec la nuit de mon amnésie… tu sais, cette histoire au Club Alpin dont je t’avais parlé. Tu me connais, je garde un œil sur l’enquête, et un des témoins est un des adolescents qui a vécu le drame. Il aurait besoin de ton aide. »

Tatiana mordille avec grâce dans sa part de smetannik, avant de se tapoter les lèvres avec une serviette :

« Mh. L’inspecteur Tabazan sait que tu es venue me voir… ? »

Encore une fois, la prescience de Tatiana est confondante. Miss Apfel sourit :

« Oh, bien sûr que non, il trouverait encore à y redire. Mieux vaut le laisser en dehors de tout ça – pour l’instant, tout du moins. »

Tatiana hoche la tête :

« C’est sans doute plus sage. En ce qui concerne ton témoin… tu sais que la condition nécessaire pour l’hypnose, c’est le fait de vouloir être aidé. » Elle verse à nouveau du thé dans les tasses encore fumantes.

Miss Apfel acquiesce, les sourcils froncés :

« Je sais bien… je pense juste que François est pour l’heure trop perturbé pour demander lui-même de l’aide. Pourrais-tu faire un effort pour moi et essayer quand même ? C’est très important. Je pense que cela pourrait faire un peu de lumière sur cette soirée… et, si les choses sont liées comme je le pense, sauver la vie d’autres personnes qui pourraient être en danger, si on n’arrête pas rapidement le tueur… »

« Entendu. Viens, buvons cette tasse de thé et tu me parleras plus en détail de ton témoin… »

David Weber

La suite, c’est par ICI !
Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

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Photo : © geralt

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