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L’écriture qui pousse #9 : Est-ce une question bête ?

Bienvenue dans L’écriture qui pousse ! Aujourd’hui, vous allez découvrir un des textes produits dans le cadre de nos défis littéraires. Le défi du mois de mai 2021 portait le titre suivant : le club des 5. L’idée ? Placer 5 mots improbables – à savoir : ornithorynque, lampadaire, cactus, dromadaire et catastrophe.

Aujourd’hui, c’est Paul qui s’essaie à l’exercice. Sa toute jeune plume vous fera voyager, à partir d’une interrogation cocasse : Est-ce une question bête ? Bonne lecture !

* * *

Est-ce une question bête ?

Après avoir dîné, je me suis dit que je voulais faire un tour dans le parc voisin. En passant devant les lampadaires, je me demandais ce qui créait les ombres et pourquoi n’importe quels objets, comme un cactus, un dromadaire, et même des ornithorynques, en avaient une ?! Étant fatigué, je me posais des questions bêtes comme celles-ci. Je sais que des personnes qui aiment la philosophie me diront qu’il n’y a pas de questions bêtes, mais d’après moi, il y en a, puisque ce qui provoque des questions, d’ordinaire idiotes, c’est notre défaut de connaissance. En effet, jadis, se demander si la Terre était ronde ou plate était une question sans aucun sens mais, avec nos connaissances, celle-ci devint des plus intéressantes. J’en déduis… que plus nous élargissons notre savoir, plus les questions comme “quel est ton prénom ?” gagneront en complexité. Je préfère donc ne pas faire attention à ce genre de philosophie prônant l’inconnu et la complexité dans ce qui ne devrait pas en avoir.

Après réflexion, il y a quand même certains objets qui n’ont pas d’ombre, comme les vitres…

Mais ça n’a pas d’importance, beaucoup d’autres choses plus remarquables dont on parle beaucoup aujourd’hui semble accaparer notre attention. En ce moment, par exemple, il y a énormément de reportages sur des catastrophes. Ceux-ci sont, selon moi, anxiogènes. Ils dénoncent certes des problèmes, mais je pense qu’ils exagèrent. Enfin, je ne suis pas en position de juger, car je vis à Genève dans un bel appartement, mais je ne supporte pas l’idée que des gens aient une telle condition de vie, donc je préfère détourner mon regard pour au moins ne pas y penser.

Je sais que ce n’est pas la bonne solution, car si tout le monde faisait de même, on ne pourrait pas régler le problème.

Mais je m’y suis résolu, je mourrai ignorant et égoïste de surcroît.

Paul Lasry-Robin

Photo : © AFP-F Al Nasser

Retrouvez tous les textes publiés dans le cadre
de nos défis « l’écriture qui pousse »
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