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L’irréductible Vaudois

« Si les Vaudois ne sont pas prêts pour l’indépendance, ma mort servira notre cause. Et vous, les enfants, vous verrez un jour un Pays de Vaud libre au sein de la Confédération suisse. » (p. 78) Un nouveau roman historique jeunesse, signé Olivier May.

Il y a tout juste trois cents ans, en 1723, fut exécuté le major Davel qui s’était soulevé contre la domination bernoise pour l’indépendance du Pays de Vaud. Il avait mené six cents hommes de Cully à Lausanne pour présenter ses doléances au Conseil municipal. Mais au lieu d’être soutenu par ce dernier, il fut arrêté, torturé, puis condamné à mort. Tantôt considéré comme un hors-la-loi, tantôt comme un martyr symbole de patriotisme, il demeure aujourd’hui une figure importante de l’histoire vaudoise. Cette « affaire Davel », Olivier May la raconte à un jeune public (dès 9 ans) dans son dernier livre en date, publié dans la collection « Les Enfants de… ».

Dans Les Enfants du major Davel, nous accompagnons Pernette, une jeune fille de 12 ans bien astucieuse dont le père, ancien métayer, est décédé aux galères sur le Léman. Elle est sauvée du pilori par François, fils de pasteur, moins âgé qu’elle mais tout à fait téméraire. Ensemble, ils sont recueillis par Abraham Davel, homme « juste et bon » qu’ils aideront autant que possible dans sa mission émancipatrice dictée par la Providence.

Comme dans les livres de la série La Cabane Magique de Mary Pope Osborne, le récit se concentre sur l’aventure captivante de jeunes protagonistes fictifs évoluant dans un cadre historique bien réel (ici l’histoire de Davel). Il recèle ainsi nombre d’informations sur le Pays de Vaud et sur le fonctionnement de sa société au XVIIIe siècle.  Le vocabulaire qu’utilise l’auteur est riche et varié, et chaque terme hermétique (« métayer », « banneret », « dragon », …) est expliqué par une note de bas de page qui, souvent, apporte d’autres éléments de compréhension sur la période. De plus, le texte est généreusement agrémenté de sympathiques illustrations réalisées par Malwina Werner, qui captent l’attention et apportent une plus grande clarté à la lecture. En fin de compte, Olivier May narre l’histoire suisse aux enfants de façon accessible, tout en prouvant que celle-ci n’est pas si ennuyeuse qu’on le croit. Une lecture à apprécier à l’ombre des vignes (vaudoises) !

Silvio Quistini

Référence :

Olivier May, Les Enfants du major Davel, Paris, Auzou, 2023, 96p.

Photo : ©Auzou

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