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NIFFF 2024 : Le 5ème sens de Laika

En juillet dernier, le Neuchâtel International Fantastic Film Festival (ou NIFFF, pour les intimes) battait son plein dans les rues et les salles obscures de sa ville d’attache ! À cette occasion, Magali Bossi animait un atelier 100% imaginaire et science-fiction, inspiré de la sélection cinématographique du festival.

Co-organisé par La Pépinière, cet atelier « Au-delà du réel ! » proposait aux participant·e·s de s’inspirer de la rétrospective du NIFFF (Eat the Rich), consacrée aux luttes de pouvoir entre classes dominantes et dominées. Au programme ? Des films aussi différents que Matrix (1999), Gattaca (1997), Midsommar (2019), Nuevo Orden (2020), Rope (1948) ou encore Good Madam (2021). Mais attention ! Quelques contraintes loufoques, guidées par le hasard, se sont glissées dans les rouages de la machine…

En partenariat avec le NIFFF, nous publions aujourd’hui les textes issus de cet atelier. La plume du jour est celle, aventureuse et plein de suspense, de Robin Mir.

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Le 5ème sens de Laika

Pennsylvanie le 2 décembre 1937. Laika, un singe domestique s’échappe d’un zoo d’une petite ville où il subissait chaque jour la pression des visiteurs, toute l’année durant.

Paniqué et à bout d’énergie, le singe se perd sur la route sombre d’un abrupt col de montagne. Les yeux à peine entrouverts en raison de la fatigue, la bête se retrouve souvent projetée sur le bas-côté par une voiture roulant à tombeau ouvert en direction du château trônant sur le pic de la montagne…

L’animal finit par se réveiller et survit miraculeusement, en pleine forêt, pendant plus d’un an.

Ni totalement mort, ni vraiment vivant, les yeux blanchis par la nécrose partielle de ses cellules, Laika développe paradoxalement une exacerbation de ses cinq sens. Pour survivre, il chasse du gibier et le fait cuire avec diverses herbes qu’il trouve ça et là, mélangeant le tout de manière empirique. Il cuisine grâce à du matériel amassé dans un petit fortin militaire de la Première Guerre Mondiale, abandonné dans la montagne sur l’à-pic des rochers.

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Un jour de février, alors qu’il chassait et que le crépuscule atteignait l’horizon, il aperçut un enfant d’une douzaine d’année, apparemment désorienté. Était-il perdu ? Sa révulsion des humains le fit d’abord lentement tirer sur la corde de son… puis, après un moment d’hésitation, il baissa son arme. Il observait ce garçon qui ressemblait à tous ceux qui venaient taper à la vitre de son enclos. Il était curieusement attiré par lui, comme magnétisé par sa présence…

Et surtout, le singe, observateur comme il était, avait trouvé un jeu de cartes avec d’étranges symboles humains dessus. Il se rappelait le zoo, où il avait observé des enfants s’échanger entre eux des cartes semblables…

Laika cligne des yeux, et approche de l’enfant à pas feutrés alors que la nuit se révèle et que le garçon grelotte en pleurant…

Robin Mir

Photo : © yoshitaka2

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