Pastiche : Grain d’imagination

Depuis plusieurs années, le Département de langue et littérature françaises modernes de l’Université de Genève propose à ses étudiantes et étudiants un Atelier d’écriture, à suivre dans le cadre du cursus d’études. Le but ? Explorer des facettes de l’écrit en dehors des sentiers battus du monde académique : entre exercices imposés et créations libres, il s’agit de fourbir sa plume et de trouver sa propre voie, son propre style !

La Pépinière vous propre un florilège de ces textes, qui témoignent d’une vitalité créatrice hors du commun. Qu’on se le dise : les autrices et auteurs ont des choses à raconter… souvent là où on ne les attend pas !

Aujourd’hui, c’est Tifène Douadi qui prend la plume. Elle nous invite dans un pastiche… à vous de découvrir l’auteur ou l’autrice d’origine ! Bonne lecture !

* * *

Grain d’imagination

Sur le sable impérissable des dunes (plage ? désert ? large étendue monotone ou bien étendue des possibles dans laquelle chaque grain de sable m’inspirait de nouveaux mondes, Atlantide, Mars, Agrabah, vrai portail spatio-temporel dont je jouissais, y projetant mes questions sans réponses, telle une gourde qui abreuvait ma soif d’exploration que rien ne pouvait alors étancher ? surface dorée, roche détritique à la composition fragmentée, parsemée de coquillages, que je m’amusais, parfois, à transformer en collier, quand j’avais eu l’aubaine de quelques centimètres de ficelle mis sur mon chemin par les vents ?) sur le sable mouvant – et incertain – des dunes (fin ou grossier, sec ou humide,  propice à toutes sortes de cabrioles ou à des jeux plus réfléchis), à la plage ou dans le désert, dans l’air marin ou aride (suivant qu’il s’agissait ou non de ce lieu situé sur les côtes et destiné à la baignade, où les vagues déferlent non loin des ombrelles colorées, qui mises les unes à côté des autres, donnent l’impression d’une mosaïque protégée de toute tristesse), dans cet endroit populaire, lieu de rencontre entre inconnus de tous âges – et espace incontournable des vacances d’été – ou dans cette nature placide et sauvage – royaume du soleil le jour et glaciale la nuit – au panorama unique, le château s’était effondré.

Tifène Douadi

Photo : © Aleksandar Pasaric