Plein feu sur la création romande
Dans la salle de La julienne joliment fleurie, Carine Delorme, responsable du service culturel, accueille le nombreux public de manière enjouée pour nous présenter la saison culturelle 25-26 de PLO : 17 spectacles, 2 créations… et des grands noms de la scène romande… et bien au-delà. On se réjouit.
D’abord le soleil. Le jardin. Un trio de musiciens pour un orchestre enjoué. À l’ombre des arbres. Le verre de bienvenue. Et une partie du petit gotha du théâtre romand qui se fait « la saison des présentations de saisons »… Ensuite le sourire accueillant de Caroline Buisson, déléguée à la comm. Entrée dans la salle. Fraîcheur bienvenue. Des tournesols sur la scène. Ça sent l’été. C’est chic.
Carine Delorme accueille Philippe Rochetin, fraîchement élu au conseil administratif. En vitesse, il parle de cette 20ème saison, des 175 ans de la commune et de la qualité de la programmation. Et puis il traverse la route pour aller à une autre réunion. Voilà. Arrivent les stats de la saison passée. 5982 (!) spectateur·ice·s. 89% de taux de remplissage. Une nuit incroyable. On est contents. Et la suite s’annonce encore mieux. Ça commence par deux créations.
Là où j’ai peur j’irai. Loriane Cherpillod vient sur scène. Elle a eu un coup de foudre pour Anne Sylvestre, la première femme à écrire ses propres textes, plus de 650 chansons. Elle a demandé à Mélanie Chappuis d’écrire un texte qui met en scène quatre personnages, quatre âmes cabossées qui sont se retrouvées dans une librairie, autour d’un piano, le jour de la mort de la chanteuse. Ce spectacle chanté questionne ce que les artistes laissent et se veut un hymne à la résistance. On y retrouvera aussi Maria Mettral, Alexandra Marcos et Marc Berman pour écouter une quinzaine de chansons dont l’extrait a capella du jour ne peut que donner envie.
Des milliers de Sankara. Écrit et mis en scène par Alexis Bertin, c’est l’histoire d’un drame inspiré par l’histoire de Thomas Sankara, le Che Guevara du Burkina Faso. Nous voyagerons entre Genève et la Terre des Hommes intègres. Entre 1987 et 2014. Entre la mort du héros et un soulèvement populaire qui convoque les mots de résistance, de persévérance et d’espoir. La pensée du révolutionnaire est riche, complexe, paradoxale. Elle permet de dépasser la clé de lecture actuelle manichéenne du monde. Une de ses dernières paroles a d’ailleurs été : « Si vous me tuez des milliers de Sankara se lèveront ». On en a peut-être plus besoin que jamais. Urbain Guiguemdé, Safourata Kaboré, Joséphine Thiocone seront sur scène pour donner corps et âmes à cette création.
Pascal Mabut, programmateur culturel s’empare ensuite du plateau pour nous présenter le reste d’une saison faite d’événements « diversifiés, généreux et qui ont du sens. » Belle promesse. Il y aura du théâtre, de la danse, de l’humour, des concerts et des spectacles pour le jeune public. On cassera les barrières à la Bâtie avec À bras le corps. On rendra hommage à Pierre Richard, immense comédien qui viendra nous dire Je suis là mais je ne suis pas là. On assistera aussi aux tergiversations d’un homme au ventre vide pour un seul en scène mélancolique et drôle. On se demandera si Betty Bossi a vraiment existé avec la Compagnie des Plaisantes. On comptera les 4211 km qui séparent Paris et Téhéran avec le spectacle éponyme qui a reçu deux Molières l’an passé. On dansera une légende japonaise fusionnant orient et occident avec Mukashi Mukashi. On retrouvera aussi des valeurs sûres : Marc Donnet Monay et Brigitte Rosset mais séparément cette fois, chacun avec son seul(e) en scène. Et cerise sur le gâteau, Marie Thérèse Porchet née Bertholet sera, accompagnée de plusieurs humoristes romands, aux commandes du spectacle-anniversaire de la commune.
Trois concerts aussi au programme : Titi Robert et Roberto Saadna pour un retour aux sources gitanes du Sud de la France. Matter Nullius pour nous proposer une reconnexion à la nature en réinterprétant les codes de la semaine sainte en Italie. Et en enfin, le groupe Aliose qui sera, pour notre plus grand bonheur, en tournée avec les chansons de leur ami Maxime Leforestier.
Finalement, mention spéciale pour le Jeune public. En effet, rien de plus important que d’essayer de comprendre le monde très tôt aussi à travers le prisme des arts. Et souvent, les adultes ont tout à gagner à gonfler le public de ces spectacles tant leur lecture peut se faire à différents niveaux. Prenez par exemple La petite variation #3 qui questionne l’élasticité du temps en écoutant deux grands-parents tirer le fil du passé pour partir à la conquête de l’avenir. Ou encore Le chemin des métaphores qui nous permet, à l’aide de la médiation de marionnettes, de suivre les péripéties d’un vieil homme pressé qui, au rythme des rencontres ponctuant son chemin, va apprendre à savourer le temps. Finalement, après avoir parcouru le monde, il sera temps de construire sa maison avec Ça cartonne, une performance combinant musique, cirque et magie.
Voilà pour cette belle mise en bouche concoctée par la grande équipe du service culturel qui place de plus en plus Plan-les-Ouates comme un attracteur important de spectacles de qualité sur le canton. La billetterie est ouverte, n’hésitez pas, vous l’avez compris, il y en a pour tous les goûts.
Stéphane Michaud
Les informations pratiques et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site de la saison culturelle de Plan-les-Ouates.
Photos : ©Stéphane Michaud, Universal Photo SIPA
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