Les réverbères : arts vivants

Une première édition en c(h)ampagne !

Le week-end dernier se tenait le festival Théâtre en campagne, à Presinge. Avec une programmation locale et des produits du cru, cette première édition a été marquée par un joli engouement du public. Vivement l’an prochain ?

Tout a débuté vendredi soir, après deux jours de montage lors desquels les organisatrices Charlotte Chabbey et Carole Schafroth ainsi que leur équipe ont travaillé d’arrache-pied. Après l’apéritif d’ouverture auquel étaient conviés les exécutifs des communes soutenantes ainsi que les divers partenaires, ponctué des habituels discours et d’une visite du site, le festival a véritablement été lancé, pour un week-end festif !

De l’émotion dans les spectacles

En guise d’ouverture, Loïc Bartolini, comédien et photographe a présenté son spectacle Photographe en liberté, à mi-chemin entre conférence, exposition, one-man-show et réflexion personnelle. Avec lui et ses clichés, nous avons pu voyager dans le monde entier : de la Bolivie à l’Islande, en passant par la Chine et le Pérou… Comme si nous embarquions dans ses valises, nous avons pu suivre son parcours, ses doutes, ses anecdotes. Si l’humour était bien présent dans ce spectacle inaugural, nous retenons aussi le fait que l’artiste se dévoile et montre beaucoup de lui-même. Si bien que l’on se sent dans une certaine proximité malgré le dépaysement créé par sa projection. Voyager loin tout en restant local, c’est bien ce qu’a réussi à transmettre Loïc Bartolini à son public !

Le samedi, plusieurs spectacles étaient au programme, auxquels je n’ai malheureusement pas pu assister. Mais d’après les organisatrices le public a répondu présent durant la journée, et beaucoup ont pu profiter du cadre idyllique de la campagne genevoise, avant de terminer la journée en beauté et en loufoquerie, avec Monique, Jean Claudine et les autres, de la Compagnie C Com Comédies.

Le dimanche, après la version longue de Oooh Teresina – la version courte ayant été présentée la veille – et une seconde initiation au théâtre après celle du samedi, c’est à d’autres genres de voyages que j’ai assisté. À 15h d’abord, avec les Correspondances de la Cie Equation Masquée. Dans ce spectacle déambulatoire qui nous emmène en ballade dans la campagne, nous avons pu découvrir quelques extraits des lettres écrites par des anonymes à l’initiative de la librairie Delphica durant le second confinement. Porté par six comédien·ne·s, ce spectacle a fait l’unanimité parmi le public qui n’avait qu’un mot à la bouche à la fin de la promenade : émotion. Larmes retenues ou qu’on a laissé couler, chacun·e a été touché par l’une ou l’autre histoire, comme ces deux personnes qui se sont rencontrées à la suite de ces lettres et son désormais mariées, ou ces gens qui se demandent de quoi l’avenir sera fait, s’imaginent qui et comment est leur correspondant·e… Un spectacle qu’on a pu finir sur une note musicale et joyeuse.

Avant d’enchaîner avec ce qui a sans doute été mon coup de cœur du week-end : Le roitelet huppé. Dans une petite remorque, nous voilà embarqué à 4 spectateur·trice·s maximum, sous un casque, dans un univers plein de douceur et d’intimité. L’histoire d’un homme qui décide de vivre un temps à l’écart de la société et redouble d’ingéniosité pour s’en sortir, que les rats ne mangent pas ses vivres, qu’il ait toujours de l’eau potable ou encore un minimum de confort pour dormir… Le tout dans ce lieu clos où, au-delà de la narration, nous pouvons voir quelques bribes de phrases et autres gravures emplies de poésie. Un moment hors du temps.

Enfin, le festival s’est clos avec Tapis rouge, un spectacle d’improvisation monté par Vincent Buclin et Mitch Morin, auquel était conviée Lia Leveillé Mettral. Nous avons pu suivre l’histoire d’une jeune femme requin de la finance qui passe son temps à racheter des entreprises, jusqu’au jour où elle est confrontée au dilemme de devoir racheter celle de son grand-père… Un retour aux sources, à Presinge, pour elle, dans un spectacle où le fil est resté aussi rouge que le tapis du titre, avec l’humour qu’il fallait et un joli message sur les liens familiaux. Le tout sans aucun texte préalable, simplement une situation de départ banale : une rage de dent. Il en fallait de l’imagination pour partir aussi loin !

On a envie de vous donner rendez-vous l’an prochain, en espérant qu’une deuxième édition ait lieu ! Cela dépendra de beaucoup de facteurs, mais au vu de la réussite et de l’engouement créé par ce premier opus, on n’a aucun doute ! D’autant plus que cela a permis à de nombreux bénévoles de participer et contribuer au succès du festival, ainsi qu’à de nombreux artisans de la région de montrer leur talent. Un résultat gagnant-gagnant comme on dit !

Fabien Imhof

https://www.theatreencampagne.ch/

Photo : © Carole Schafroth

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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