La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°1 : Du jardin au balcon

Du jardin au balcon : épisode 18

C’est le printemps ! Des jardins aux balcons, la belle saison est là… mais, quand on est enfermé.e.s à l’intérieur, difficile d’en profiter.

Du jardin au balcon est un projet d’écriture participative qui veut remédier à cette situation. La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents – amateurs, confirmés, loufoques, sérieux, timides ou exubérants. Un seul mot d’ordre : faire vivre le printemps, en observant ce qui est là – de l’autre côté de la fenêtre, sous le balcon, dans le jardin.

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, Du jardin au balcon vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures rocambolesques. À l’issue du projet, nous aimerions envoyer gracieusement le texte ainsi produit aux EMS du canton, afin d’apporter à leurs pensionnaires un peu de printemps, en cette période troublée.

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 18 : un monde hostile…

Encore ce bruit ! Mais avant de pouvoir éclaircir ce mystère, Aglaë doit s’échapper de cette masse visqueuse…

« Beûrk ! Quelle horreur ! C’est quoi ce truc ?! »

Soudain, quelque chose bouge contre son pied. Un truc qui a l’air très, TRÈS gros – mais qu’elle ne parvient pas à voir…

« VIIIIIITE ! Prends ma main ! Faut pas rester là !!! »

Aglaë attrape la main secourable qui se tend vers elle et parvient ainsi à s’extirper in extremis de la masse gluante… Elle s’affale sur le sol, au milieu des brins d’herbes géants. Son sauveur, Skipy, lui sourit :

« Je suis arrivé à temps, on dirait ! Un peu plus et tu te serais fait dévorer… »

« DÉVORER ?! Mais… par quoi ? »

Skipy jette un coup d’œil expert au crachat de coucou et hausse un sourcil docte :

« Ce truc, là, c’est un crachat de coucou. Ce n’est pas un vrai crachat, bien sûr ; en fait, il s’agit d’une substance sécrétée par les larves d’un insecte nommé cicadelle. Elles font ça pour se protéger de l’environnement. Je n’en suis pas sûr, mais elles sont peut-être carnivores – et vu la taille de ce crachat, la larve n’aurait fait qu’une bouchée de toi ! »

Aglaë a le souffle coupé. Elle l’a échappé belle ! Quand elle y pense, elle a vécu à peu près la même chose que les petits animaux qui se retrouvent piégés dans le crachat des footballeurs…  C’est alors qu’elle remarque Kiri, tranquillement perché sur l’épaule de Skipy. Au moins, elle n’est plus seule dans ce monde insolite. Elle ne sait pas où ils sont tombés, mais il faut partir MAINTENANT et trouver un moyen de sortir de là et de rejoindre leur monde. Pas question de finir dans l’estomac d’un insecte ! À ce moment-là, une masse atterrit brutalement à quelques pas de Skipy… bientôt suivie par une seconde masse, bien plus grosse. Mais… c’est le canard et… Sidoine.

« Comment se fait-il que vous soyez là ?! Je croyais que vous ne vouliez pas mettre les pieds dans cette tente ! »

Sidoine raconte. Il n’a pas eu vraiment le choix : il était debout devant l’entrée, son canard dans les bras, quand tout à coup… PAN ! Un coup de fusil, à n’en pas douter. Le canard, paniqué, croyant être la cible d’un chasseur, s’est précipité sous la toile…

« Et je l’ai suivi », conclut Sidoine. « Pas question de le laisser aller tout seul là-dedans. La dernière fois, on a bien failli y rester tous les deux. Voilà. L’explication est simple. »

« La dernière fois ?! » s’étrangle Aglaë. « Mais comment… »

Elle ne peut pas finir sa phrase ; Sidoine s’est figé et fixe le perroquet d’un air mauvais :

« Tout ça… tout ça, c’est un de tes sales tours, oiseau de malheur ! C’est sûrement toi qui a imité le bruit du fusil – tout le monde sait qu’il n’y a pas de chasse à Genève ! C’est à cause de toi si on est tous coincés là ! Un jour, j’aurai ta peau… ou plutôt, tes plumes ! »

« On se calme, on se calme ! » intervient Skipy. « On n’a pas de temps à perdre en menaces ou en jérémiades. On doit unir nos efforts pour se tirer de là. Il faut échapper à ces animaux gigantesques ! »

Sortir de là… d’accord, mais en allant où ? TOC-TOC-TOC ! Encore ce bruit ! Il faut absolument qu’ils en découvrent l’origine : résoudre le mystère du TOC-TOC-TOC leur permettra sûrement de rentrer chez eux. Ils se mettent aussitôt en route et avancent avec difficulté au milieu des herbes géantes, attentifs à ne pas se retrouver face à un monstre affamé… Après un temps qui leur semble interminable, les troncs d’herbes deviennent clairsemés et ils débouchent dans une clairière.

Au milieu, une construction gigantesque disparaît dans les nuages, au sommet des brins d’herbes… qu’est-ce que c’est…? On dirait… un énorme coucou suisse, qui égraine les secondes les unes après les autres…

TOC-TOC-TOC…

Nicole Imhof

La suite, c’est par ICI !

Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

Photo : © Fabien Imhof

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