Du jardin au balcon : épisode 26
C’est le printemps ! Des jardins aux balcons, la belle saison est là… mais, quand on est enfermé.e.s à l’intérieur, difficile d’en profiter.
Du jardin au balcon est un projet d’écriture participative qui veut remédier à cette situation. La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents – amateurs, confirmés, loufoques, sérieux, timides ou exubérants. Un seul mot d’ordre : faire vivre le printemps, en observant ce qui est là – de l’autre côté de la fenêtre, sous le balcon, dans le jardin.
Entre le feuilleton et le cadavre exquis, Du jardin au balcon vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures rocambolesques. À l’issue du projet, nous aimerions envoyer gracieusement le texte ainsi produit aux EMS du canton, afin d’apporter à leurs pensionnaires un peu de printemps, en cette période troublée.
Alors, vous nous suivez ? C’est parti !
Retrouvez le début du feuilleton ICI !
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Épisode 26 : les apparences sont trompeuses
« Okay, l’équipe : il nous faut un plan. »
Sur un banc de la place de Sardaigne, les amis ont l’air de conspirateurs – ou de trois mousquetaires prêts à déjouer les plans du terrible Richelieu ! Même Kiri (dans le rôle de D’Artagnan) a l’air concentré.
« Pas question de se laisser piéger à nouveau par cet ogre-horloger ! » lance Skipy d’un air de défi.
« Bien dit ! » fait Sidoine. « Je lui ai toujours trouvé un air louche, à ce type : j’ai passé mon enfance à Carouge – il me fichait la trouille ! On disait qu’il mangeait les gamins… c’était peut-être pas si faux, en fait. »
Aglaë a l’un air pensif :
« Oui… ma grand-mère habitait juste à côté de chez lui. Il avait un caractère épouvantable. Il n’aimait personne : ni les enfants, ni les chats… Je n’osais jamais jouer dans la rue, quand sa boutique était ouverte. Et le jour où le matou de la Mère Michelle a disparu, tout le quartier l’a suspecté… mais personne n’a jamais pu rien prouver ! »
Skipy renchérit :
« Moi aussi, j’ai eu affaire à lui. Je m’exerçais à l’art mural… et tout d’un coup, il est sorti comme un diable de sa boîte pour me chasser à coups de balai !!! »
« Peut-être n’a-t-il pas apprécié que tu fasses de l’art urbain à côté de sa devanture… ? » suggère Sidoine, amusé.
Le soleil leur chauffe le dos, tandis qu’ils essaient de mettre au point un plan. Comment faire pour empêcher le coucou de rendre minuscules d’autres victimes ? Ils ont retrouvé leur taille, d’accord… mais ils ne peuvent quand même pas s’introduire dans la boutique et voler l’objet ! Et s’ils se faisaient prendre ?!
« Raaaaaaah ! C’est rageant !!! » s’écrie Aglaë avec mauvaise humeur.
Elle se lève et fait quelques pas énervés, les mains enfoncées dans ses poches. Tout à coup, elle s’arrête… farfouille dans la poche de sa jupe… et en sort…
« C’est quoi, ce truc ?! »
Ses compères s’approchent : dans la main, elle tient un pétale de fleur – avec écrit, en pattes de mouches qu’on peut à peine lire…
Les apparences sont très trompeuses, même quand elles sont bien peu flatteuses.
À l’horloger vous demand’rez, ce qui a bien pu l’énerver :
Gamins, chatons, adolescents ne sont pas tous des innocents !
Un grand rêve nourrissait cet ogre… mais l’a laissé derrière sa porte.
Rétablissez la vérité : vous pourrez peut-être l’aider.
Un grand silence s’abat sur les amis. Aglaë relève la tête, les yeux brillants :
« Messieurs, nous voilà investis d’une mission ! Nous devons découvrir le secret de l’horloger et trouver une réponse à son malheur : en l’aidant à réaliser son rêve, nous briserons le sortilège ! »
Magali Bossi
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Photo : © Esther Lauber
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