Du jardin au balcon : épisode 3

C’est le printemps ! Des jardins aux balcons, la belle saison est là… mais, quand on est enfermé.e.s à l’intérieur, difficile d’en profiter.

Du jardin au balcon est un projet d’écriture participative qui veut remédier à cette situation. La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents – amateurs, confirmés, loufoques, sérieux, timides ou exubérants. Un seul mot d’ordre : faire vivre le printemps, en observant ce qui est là – de l’autre côté de la fenêtre, sous le balcon, dans le jardin.

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, Du jardin au balcon vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures rocambolesques. À l’issue du projet, nous aimerions envoyer gracieusement le texte ainsi produit aux EMS du canton, afin d’apporter à leurs pensionnaires un peu de printemps, en cette période troublée.

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

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Épisode 3 : un malotru volatile ?

De son gros bec crochu, le perroquet déchaîné frappe le carreau de la porte-fenêtre. Aglaë s’approche et comprend la raison de sa fureur. Machinalement, elle a fermé la fenêtre. L’oiseau est dehors et les friandises promises sont à l’intérieur…

Aglaë s’empresse de rouvrir la fenêtre, mais le perroquet n’entre pas. Calmé, il retourne se percher sur la rambarde du balcon. Aglaë n’a pas le temps de se pencher sur les états d’âme du volatile. Il est temps qu’elle s’habille.

Que va-t-elle mettre ?

Elle opte pour un pantalon noir et un chemisier blanc. Un peu trop strict peut-être ?

Elle sort de sa chambre. Le perroquet l’observe de haut en bas et de bas en haut, puis, dédaigneux, il fait volte-face et lui tourne le dos. Désapprouverait-il sa tenue ?

Intriguée, Aglaë retourne dans sa chambre et enfile une jolie robe turquoise. Un peu trop chic peut-être ?  Elle se présente devant l’oiseau qui la regarde et… hop, lui tourne le dos.

Piquée au vif, Aglaë change encore de vêtements.

Elle choisit une petite jupe en jeans (un peu courte) et un pull de couleur vive (un peu décolleté). Elle se regarde dans le miroir. Elle se trouve à son avantage, même un peu sexy. Elle se plante devant le volatile et sort le grand jeu : tel un mannequin, elle défile devant la porte-fenêtre. Elle va, virevolte, revient.

Tout à coup un sifflement d’admiration retentit.

Aglaë s’arrête net, rouge de confusion. Un voisin l’aurait-il vue ? Elle baisse la tête et jette un coup d’œil discret sur les façades des maisons d’en face. Toutes les fenêtres sont closes et de la rue on ne peut pas la voir. Lentement Aglaë se tourne vers le perroquet qui la regarde d’un air goguenard. La jeune femme doit se rendre à l’évidence :

Elle vient de se faire siffler par un OISEAU !

Nicole Imhof

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Photo : © Fabien Imhof