La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 15

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 15 : le temps qui se fige

Quand Hypérion acheva son récit, le feu n’était plus que braises. Je’An et lui s’étaient enveloppés dans des couvertures pour se protéger du froid. Le musicien avait l’air pensif :

« Ce que tu racontes est préoccupant. Les créatures qui ont attaqué ton village – nous les connaissons. Mais nous n’en avons pas vu depuis des siècles. Dans notre langue, on les nomme Ra’Kis, ce qui signifie Vole-Temps. Parce que, quand ils attaquent un endroit, le temps disparaît. »

« Le temps disparaît ?! »

« Les Ra’Kis ne font pas qu’emporter des montres ou des horloges – ils volent réellement le temps. Après leurs attaques, l’endroit où ils ont frappé se fige : les êtres vivants se déplacent de plus en plus lentement, l’eau ne coule plus, les plantes ne poussent plus, le vent ne souffle plus… jusqu’à ce que tout s’arrête. Rien ne meurt, mais tout… s’arrête. »

« Et on ne peut rien faire pour arrêter ça ? » demanda Hypérion, très inquiet pour son village.

Je’An hocha la tête :

« Malheureusement, non. C’est ce que racontait le chant que tu as entendu. Il a été écrit par un de mes ancêtres et parle d’un lieu à jamais figé, au cœur des montagnes. Les gens y vivent toujours, depuis des siècles et des siècles – ils ne peuvent pas mourir, mais sont devenus des statues. »

« Je dois absolument empêcher ça ! » s’écria Hypérion, paniqué.

« Du calme », le rassura Je’An. « Allons dormir. Demain, nous y verrons peut-être plus clair. »

Roulé en boule dans sa couverture, Hypérion claquait des dents. Lorsqu’il s’endormit, ses rêves l’emportèrent dans son village : les toits étaient éventrés, les gens se tenaient au milieu de la place, immobiles… il avait beau crier, les tirer, appeler leurs noms… rien. Ils étaient figés, à jamais. Puis le rêve changea. Le désert. Deux poteaux de pierre, gigantesques, vers le ciel. Quel âge avaient-ils ? Six mille ans ? Il tenait la harpe à la main…

… puis se réveilla. C’était le matin et Je’An, déjà éveillé, le regardait d’un air inquiet. Hypérion lui raconta son rêve. Le musicien fronça les sourcils :

« Des colonnes de pierre ? Les seules que je connaisse se trouvent dans la cité de Lu’Nl. Elle contient la mémoire de mon peuple. C’est à quelques heures de marche. Peut-être que les Anciens pourront nous éclairer ? »

Ils partirent aussitôt, emportant quelques provisions et la précieuse harpe.

Mathéo Guntz et Magali Bossi

Photo : ©Free-Photos

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