La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 25

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 25 : de la vraie nature des Mange-Temps

Le désespoir faisait tourner la tête de Nanji. Jamais elle n’arriverait à modifier le destin de son peuple ! Qu’était-elle, d’ailleurs ? Une Vole-Temps, une Ra’Kis, une Mange-Temps ?

Les siens ne s’étaient-ils réduits qu’à ça ? Et si leur avidité avait détruit tout espoir ? Non, Nanji ne pouvait l’accepter ! Des larmes de rage rendaient sa vue floue et les images qui défilaient devant ses yeux racontaient son histoire, celle des Yûbokujis. Son peuple était ancien, ses origines disparaissaient dans les couloirs du Temps. Nanji se souvenait des premiers jours : leur naissance à tous, sous le regard bienveillant d’Eien, la Vibration, Celle dont le cœur vibre au rythme du Tempo, celle grâce à qui le Temps s’écoule… C’est Eien qui crée les secondes, les minutes, les heures, les jours, les ans, les siècles – quelque soit le nom que l’on donne aux briques qui s’assemblent pour former le gigantesque labyrinthe du Temps.

Mais ces moments heureux des premiers jours avaient disparu.

Eien avait quitté les Yûbokujis, les laissant seuls, les laissant libres. Au début, tout s’était bien passé : le culte d’Eien avait perduré… puis une malédiction s’était abattue sur eux, provoquée par l’avarice des Sages Oyâjis. Aveuglés par leur égoïsme, ils avaient arrêté de rendre hommage à Eien. Le Temps sacré, ils l’avaient déclaré leur, afin de vivre plus longtemps – pourquoi l’immortalité serait l’apanage d’Eien ? Nous aussi, nous voulons notre part ! Toujours plus avides, les Oyâjis avaient découvert qu’ils pouvaient voyager dans le Temps… qu’ils pouvaient modifier le Temps. Ils avaient asservi des planètes en se projetant dans le futur, détruit des civilisations en partant dans le passé, et soumis les leurs dans le présent…

Alors, Eien, la Vibration, s’était vengée.

Elle avait condamné les Yûbokujis à perdre leur mémoire, à perdre leur histoire – à devenir des animaux, des parasites que les autres êtres détestaient. Pour survivre, ils étaient condamnés à voler des graines de Temps. Sur Rizator-III, on les exterminait. Dans tout l’Univers, les Voyageurs Temporels les traquaient. On les appelait Mange-Temps, Vole-Temps, Ra’kis – et c’était ce qu’ils étaient : des voleurs et des gloutons. Personne ne se souvenait qu’un jour, ils avaient été les sages d’entre les sages.

Nanji était la seule qui restait, la seule qui se rappelait. Elle devait remettre les pendules à l’heure… mais comment ? C’était il y avait tellement longtemps, elle avait essayé tant de fois… Changer le Temps n’avait rien d’anodin : il fallait trouver la seconde exacte pour y parvenir. Ceux qu’elle croisait dans ses voyages ne se souvenaient pas des siens, du mal qu’ils avaient causé… comment faire ? En désespoir de cause, Nanji avait prié Eien de lui envoyer un signe – et Eien l’avait fait. Une seule, une unique fois.

Ce signe, c’était le son d’une harpe.

Une harpe ! L’humain qu’elle avait vu terrasser l’Oyâji en portait une dans le dos ! Et si… et si la solution était là ? Si l’humain ne tuait pas l’Oyâji, mais… prenait une autre route ? Une route qui changerait tout ? Fermant les yeux, Nanji se concentra. Le Temps pulsait dans ses veines, comme dans celle de l’humain qu’elle venait de voir.

Elle devait le trouver – c’était sa dernière chance.

Laurélie Leibzig, avec des clins d’œil de Magali Bossi

Photo : ©sahinsezerdincer

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