La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 42

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 42 : chanter le passage

Le Temps pulsait fort encore dans ses veines.

Cette malédiction, cela faisait des années qu’elle perdurait et Nanji ne savait plus comment s’en sortir… Sa tête bourdonnait comme un essaim de coléoptères géants. Il fallait qu’elle trouve un endroit pour réfléchir. Ici, dans les couloirs du Temps, tout était démesuré et profus. Tout était satiné de couleurs mates et fluorescentes à la fois ; un paradoxe qui amplifiait son aliénation et rendait le lieu de plus en plus incongru pour réfléchir et trouver un subterfuge.

Elle sentait qu’elle n’était pas seule : l’Ôyaji responsable de tous ses malheurs était là, lui aussi – à tourner dans les corridors du Temps. Tant qu’elle restait discrète, elle ne risquait rien. C’était à cause de lui que tout était arrivé ! Elle le savait. Le destin de son peuple la hantait et était plus qu’une obsession. Elle devait aider les siens, les autres ; ils ne feraient rien, ils avaient bien trop peur de celui qui les tenait en son pouvoir. Mais elle… elle pouvait faire quelque chose. C’était un devoir. Il lui fallait réussir. Nanji était la seule qui se rappelait. Elle ferma les yeux et pris une profonde inspiration, comme si ses poumons se remplissaient d’air pour la dernière fois ; l’ultime. Autant jouer le tout pour le tout. Elle retint sa respiration pour se créer un souvenir. Cette technique faisait partie d’un savoir ancestral qui se transmettait de génération en génération – c’était incertain, dangereux, mais ça pouvait marcher. Peu avant le déclin des Yûbokujis, sa grand-mère le lui avait confié, en prenant un soin particulier à lui apprendre ce monosyllabe, le sésame qui lui donnait le privilège de communiquer dans les dédales temporels et de chercher exactement le souvenir qu’elle évoquait – quel que soit son emplacement dans le Temps :

Sans

Lâ-

Cher

Cet

Air

Une

Spire

Le

Temps

D’un

Çeng

Do

Mi

Fa

Sol

Sol

D’un coup, Nanji senti une vibration sourde dans sa poitrine et elle fût prise de soubresauts. Là…juste ça !  C’étaient exactement les symptômes qu’elle devait ressentir, ceux que sa grand-mère avait décrits. Ses yeux se révulsèrent – et puis, plus rien. C’était comme si elle flottait sur une mer de nuages. Le ciel était d’un pourpre saisissant et déstabilisant. Et enfin un vrombissement se fit entendre d’abord tout léger, puis un peu plus sonore et distinct – Vvvvvvvvvvvvv. Elle revit l’humain qu’elle cherchait accompagné de sa harpe. Elle avait réussi. Elle l’avait trouvé… ENFIN !

Muriel Kritter

Photo : ©freestocks-photos

La suite, c’est par ICI !

Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

Une réflexion sur “La Geste d’Avant le Temps : épisode 42

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *