La Geste d’Avant le Temps : épisode 44

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !

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Épisode 44 : traquer le monstre

Pendant ce temps, au sommet de la tour des Gardiens du Temps, la Diacre avait donné à ses troupes l’ordre de retrouver Elestra au plus vite en fouillant chaque champ, chaque maison et chaque entrepôt : le Temps était compté. Une fois les patrouilles parties, elle se retira dans son bureau et fit signe à Euridy de venir. La porte refermée et à demi-mots, elle avoua :

« Je n’ai pas pu leur parler de lui ! Nous n’avions pas anticipé sa présence. J’ai peur qu’il soit trop fort pour nos troupes. Elles ne sont pas préparées à ça. Je dois le trouver et le confronter. »

« Je viendrai avec toi ! », lui assura Euridy.

D’un ton sec, la Diacre répliqua :

« C’est à moi de le trouver, et à moi seule. Tu resteras ici au cas où nos troupes mettent la main sur Elestra. Le couronnement doit s’accomplir au plus vite. Tu es ma Suivante et tu reprends mes fonctions en mon absence. N’oublie pas la prophétie ! N’oublie pas le Temps ! N’oublie pas Eien ! »

Euridy, bouche bée suite à cette annonce de la Diacre, ne put que la voir prendre un sac préparé posé à côté du bureau, glisser un arc sur son épaule, prononcer ce qui lui sembla une rapide incantation inconnue… et disparaître dans un vortex temporel. Et maintenant ? Effectivement, la Diacre partie, les us et coutumes stipulaient que la Suivante reprenait ad interim ses fonctions.

Euridy sortit du bureau et ordonna aux gardes de venir la chercher dans la bibliothèque dès que des nouvelles d’Elestra parviendraient à la tour. Pas prêts ? Les Gardiens du Temps ? Il lui fallait savoir où était partie la Diacre. Se laissant guider par une intuition, elle pénétra dans la partie des livres interdits. Sur les étagères prétendument inviolées depuis des temps immémoriaux, elle remarqua un volume fraîchement dépoussiéré…

°°°

Agressé par le bruit strident, par une douleur dans le ventre, et commençant à convulser, Hypérion s’évanouit et tomba à terre.

Angélus, stupéfait, put juste l’empêcher de se cogner le crâne au sol en déployant une aile. Au même moment, il entendit au loin comme un fracas, et vit un groupe de Gardiens du Temps discuter de manière véhémente avec un autre cultempvateur. Ils le poussèrent de côté afin de pénétrer dans sa maison. Sans trop réfléchir, Angélus prit le corps inanimé d’Hypérion et la harpe sur son dos, et rallia sa propre demeure. Il ne pouvait le remarquer, mais quelqu’un – ou quelque chose – se mit à les suivre à distance…

°°°

Encore tremblante de son récent passage sur Rizator-III, Nanji s’approcha du cultempvateur qui portait le jeune humain inconscient. Elle devait trouver le bon moment pour faire son approche, se révéler à celui qui portait la harpe. Elle l’avait vu et revu au cours de ses voyages dans le Temps, à cet instant fatidique, cet instant qui marquait la Fin – mais aussi le Début. Elle avait essayé par tous les moyens de changer ce moment, sans jamais y parvenir, mais elle avait encore cette dernière chance, ses dernières forces. Elle savait que l’Oyâji la traquait. Elle s’en remettait à l’espoir.

L’espoir d’y parvenir sans rien détruire, et de sauver son peuple et tous les autres.

Simon Johnson

Photo : ©Suju

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