La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 46

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 46 : nouveaux alliés, ancien ami

Nanji avait été insouciante, proche de cet humain (Hypérion) qu’elle avait enfin trouvé… Elle n’avait pas pensé, pas fait attention.

Une fois le cultempvateur à tête de pie dans sa cabane, elle avait trouvé l’occasion trop bonne pour se glisser dans la maison. Elle devait la saisir, elle n’avait plus le Temps. Mais à présent, une jambe prise au piège, sans possibilité de s’échapper, cette autre humaine et le cultempvateur approchant, elle réalisa que tout était fini pour elle. Elle serait capturée, remise aux Gardiens du Temps, emprisonnée pour les crimes d’un peuple qui l’avait bannie et qu’elle n’avait pu sauver de la malédiction d’Eien… après tout, elle n’était qu’une Mange-Temps. Qui lui ferait confiance ? Pour ceux de Rizator-III, elle était un animal nuisible.

Lui restait-il une dernière chance, avait-elle encore le Temps ? Elle s’en remit à ces deux inconnues et inspira.

°°°

Elestra et Angélus s’approchaient de la silhouette vêtue de noir.

Elestra lui dit en chuchotant, sans la quitter des yeux :

« Tu as déjà vu quelqu’un comme ça ? »

Et Angélus de s’étonner :

« Mais de quoi parles-tu, enfin ? D’abord des sons, puis des gens ? Tu me fais marcher ! »

Elestra, incrédule, allait relancer Angélus… quand la silhouette parla – enfin, plutôt chantonna. C’était une berceuse qu’Elestra connaissait, une berceuse d’un temps ancien que son père lui chantait, jadis. La jeune fille se figea en entendant la figure l’implorer :

« Paix ! »

Au même moment, Angélus s’avança en remarquant :

« Tiens, un de mes pièges à vermine s’est activé, mais pas de prise. Je dois le redéployer pour la nuit. »

Elestra eut une exclamation :

« Tu ne la vois vraiment pas ? Elle est prise au piège, c’est quelqu’un – pas de la vermine, il faut que tu la sortes de là ! »

« Non, je ne vois toujours rien, mais c’est un piège à Mange-Temps, spécialement conçu pour ne capturer que des Mange-Temps. »

« Des quoi ? Mange-Temps ? Écoute-moi ! Il te faut la délivrer, que tu la voies ou non, je suppose qu’elle nous racontera son histoire et saura nous expliquer pourquoi je la vois et pas toi, sans s’enfuir dès qu’elle sera relâchée. N’est-ce pas ? »

Nanji releva la tête : la question lui était adressée. Elle acquiesça. Angélus s’exécuta en marmonnant. Et Nanji, une fois libre, décida de tenir parole : si elle voulait atteindre l’humain à la harpe, elle allait devoir trouver des alliés. Elle avait été seule trop longtemps.

Angélus finit de réarmer le piège et se rappela Hypérion, inconscient. Il se remit en route vers sa maison et intima à Elestra de le suivre :

« Et j’espère que ton amie imaginaire viendra prendre le thé ! »

Elestra invita la silhouette à la suivre, tout en espérant qu’elle ne soit pas un tour de son esprit fatigué. Elle ne pouvait pas être folle, quand même… mais si ça devenait encore plus étrange, elle allait bientôt défaillir…

« Je m’appelle Elestra », fit-elle pour se présenter.

Un coup de vent souffla, emportant les paroles de la silhouette.

« Pardon ? » demanda Elestra. « Tu as dit quelque chose ? Je n’ai pas entendu… »

« Je suis Nanji », répéta la silhouette.

Et de suivre Elestra, qui emboitait le pas à Angélus.

°°°

Dans la maison d’Angélus, Hypérion venait de reprendre connaissance.

Il était en train d’essayer de comprendre où il se trouvait – seul, allongé sur ce qui paraissait une table. La harpe d’Elestra était posée par terre… Lorsqu’Angélus fit irruption dans la pièce, Hypérion crut s’évanouir une seconde fois : à la suite de la pie géant, il y avait… Elestra ! Elestra enlevée, à présent à portée de main, retrouvée, visiblement saine et sauve ! Et soudain, la douleur reprit, il convulsa, entendit le bruit strident, et là, reperdit connaissance.

Elestra, en entrant et reconnaissant la figure allongée, crut défaillir. Hypérion ? Ici ? Elle eut juste le temps de le voir se contorsionner et s’évanouir. Elle se précipita vers lui, oubliant Nanji qui venait de passer le pas de porte et assistait à cette scène de retrouvailles…

Simon Johnson

Photo : ©congerdesign

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