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Autoportrait : Ode au dodo

Depuis plusieurs années, le Département de langue et littérature françaises modernes de l’Université de Genève propose à ses étudiantes et étudiants un Atelier d’écriture, à suivre dans le cadre du cursus d’études. Le but ? Explorer des facettes de l’écrit en dehors des sentiers battus du monde académique : entre exercices imposés et créations libres, il s’agit de fourbir sa plume et de trouver sa propre voie, son propre style !

La Pépinière vous propose un florilège de ces textes, qui témoignent d’une vitalité créatrice hors du commun. Qu’on se le dise : les autrices et auteurs ont des choses à raconter… souvent là où on ne les attend pas !

Aujourd’hui, c’est Yann Coutaz qui prend la plume. Il nous livre un autoportrait en forme d’ode, dans lequel il se raconte au fil des mots. Bonne lecture !

* * *

Ode au dodo

Rêves : Pays des impossibles, des fantasmes, de l’absolu. Les rêves suffisent ; les rêves suffiraient, plutôt.

Réveil :

Réveil :

Réveil : BAM

Pyjama : Dans ma tête, le pyj a un côté rassurant, maternel ; c’est un tissu cajolant. Un lit douillet, mais avec lequel on peut se déplacer ; le matin, on emporte ainsi nos rêves jusqu’au café. Mais moi, je dors nu et j’ai froid.

Plume : Outil pourchasseur de rêves. Pas de belle écriture sans une belle plume. Mais il faut changer l’encre, ça coule, c’est une galère. Je feins donc de me contenter du vulgaire stylo-bille. Et puis j’ai des plumes dans mon oreiller, ça suffit non ?

Vent : Le vent peut se voir – non – se concevoir comme l’élément métaphysique par excellence, la volonté insaisissable qui crée le mouvement : il n’y a qu’à regarder le balancement serein des arbres, le doux frémissement des cheveux… On a accès aux effets, pas à la cause.

En Irlande, il est particulièrement fervent, fécond. Les herbes folles de joie répondent à la clameur des flots, et ce malgré les imposantes falaises qui les séparent. Grâce au vent… J’aimerais bien vivre là-bas, sommeiller sur une corniche vert vif ; il saurait me bercer.

Ici, il promène comme il peut les feuilles mortes sur le bitume. Ici, on manque de vent.

Soupe : Liquide et chaud. Équivalent de « thé ». Soupe d’hiver, soupe revigorante. S’assoupir, devenir soupe : un ardent désir.

Yann Coutaz

Vous souhaitez découvrir d’autres textes produits dans cet Atelier ? N’hésitez pas à vous rendre dans nos pages numériques… et à découvrir une sélection-florilège sur L’Exultoire (le site de l’Atelier).

Photo : © BiljaST

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