La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 20

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 20 : le mystère s’épaissit

Les Douaniers avaient été assez brutaux, quand ils avaient découverts que les garçons voyageaient sans papiers (ou du moins, sans les papiers qu’eux – les Douaniers – espéraient : un carnet et du papier hygiénique n’étaient visiblement pas les bonnes choses à présenter quand on vous ordonnait d’un ton péremptoire « Papiers ! »). Cependant leur curiosité (aux Douaniers, donc) avait pris le pas sur leur animosité professionnelle, quand ils apprirent de quel portail Hypérion et Je’An avaient débarqué, et ils les avaient somme toute assez poliment confiés à la Directrice de la Gare. Elle ressemblait à une petite brebis à cinq pattes – et, si on en jugeait par la décoration de son bureau, elle était amatrice de napperons en crochet et vaisselle peinte aux motifs de petits animaux touffus. En les rencontrant, elle avait fait preuve d’un enthousiasme bêlant :

« Depuis le temps qu’on pensait que ce portail avait été saboté et qu’on ne pourrait plus jamais l’utiliser ! Vous pourrez peut être nous expliquer les raisons des difficultés qu’ont connues nos voyageurs avant que cette machine ne tombe en panne, et pourquoi elle s’est arrêtée sans qu’on puisse venir la réparer ! » s’exclama-t-elle en trottinant dans son bureau.

Les garçons n’avaient aucune réponse à apporter quant à la panne du portail en question ; ils s’habituaient doucement à l’étrange ambiance du lieu. Le fait de discuter avec une brebis à cinq pattes surexcitée ne leur paraissait pas encore exactement normal, mais il y avait des progrès dans ce sens. D’autant plus que leur arrivée avait rendu la Directrice si euphorique qu’elle ne faisait pas de façon pour leur expliquer le fonctionnement de cet endroit étrange et ce qu’elle comprenait de la situation. Ils apprirent ainsi qu’ils se trouvaient dans un lieu hors de l’espace et du temps nommé « la Gare ». Ce lieu servait d’échangeur entre les portails – à ce que Hypérion et Je’An avaient compris, il y avait plusieurs centaines de portails, répartis sur différentes planètes habitées, à travers les dix-neuf Galaxies qui utilisaient les services de la S.I.P.S.T. Qui avait mis en place ce système et comment : personne ne s’en souvenait, car les Archives avaient été détruites lors d’une pluie de rayons cosmiques, il y avait des siècles de cela.

Mais pour sûr, il ne fallait EN AUCUN CAS qu’un Mange-Temps s’infiltre ici, sinon le lieu déraillerait !

De tous les lieux où les Mange-Temps pouvaient faire du dégât, celui-ci était sans doute le pire. Hypérion et Je’An commençaient à comprendre que leur monde n’était pas le seul à subir les attaques des créatures – même s’il leur semblait que les habitants des autres planètes parlaient de ce fléau avec une relative légèreté… un peu comme on déplore le retour des moustiques en été ou l’arrivée de la pluie en automne.

« Et c’est quoi, cette espèce de pendule au milieu du hall ? » demanda Hypérion.

La chose lui faisait penser à une horloge sans cadran, que l’on aurait retournée la tête en bas. Il ne savait pas si l’objet le laissait plus nostalgique que dubitatif – ou l’inverse.

« Ça, c’est le Métronome », expliqua la Directrice. « C’est lui qui permet au temps d’ici de marcher. Et ça éloigne aussi les Mange-Temps, grâce au Tempo produit par les pulsations. Ces saletés haïssent le Tempo. C’est pour ça qu’on a toujours des musiciens dans la Gare. Vous entendez cette petite musique de fond ? C’est l’orchestre qui assure la permanence du soir. Tant qu’ils jouent en suivant le Tempo, les Mange-Temps se tiennent à distance. J’aurais cru que vous saviez ça, vous ! » bêla-t-elle en désignant la harpe. « Si ce n’est pas un instrument de musique, ça, je veux bien qu’on me tonde ! Depuis le temps qu’on n’avait pas vu de Harpiste dans nos couloirs ! La dernière, elle a travaillé ici il y a environ une vingtaine d’années, puis elle a pris le portail pour le Désert des Larmes Sèches. Malheureusement on ne l’a jamais revue, ni eu la moindre nouvelle. On dit qu’elle est devenue Voyageuse Temporelle – et qu’elle a fait la chasse aux Mange-Temps. C’est peut-être vrai. Elle se faisait appeler Boru, je crois. Vous auriez entendu parler d’elle ? »

Hypérion était comme sonné : était-il possible que cette Boru soit la mère d’Elestra ? Et si c’était elle, le mystérieux voyageur dont parlaient les légendes… ?

Audrey Tissot

Photo : ©Mojpe

La suite, c’est par ICI !

Et pour retrouver tous les épisodes, c’est par LÀ !

 

Une réflexion sur “La Geste d’Avant le Temps : épisode 20

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *