La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 33

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 33 : évasion ?

Une odeur familière de pain chatouilla les narines d’Elestra.

Ses paupières papillonnèrent et elle se redressa lentement. On l’avait allongée, certainement après son malaise, sur le lit sur lequel elle s’était déjà réveillée auparavant. Se frottant la tête, pour retrouver ses esprits, Elestra avisa l’assiette que lui tendait une jeune femme, un peu plus âgée qu’elle, aux yeux vairons : l’un bleu, l’autre brun. Elestra la regarda avec méfiance et se mit en tailleur, en pinçant les lèvres. Son interlocutrice fronça les sourcils.

« Bon, tu prends ou pas ? Parce que si tu manges pas, moi, je vais pas me gêner ! »

Elestra fut surprise par cette entrée en matière. Elle prit néanmoins l’assiette garnie de pain et d’une sorte de porridge gluant. Son hôte sembla presque déçue. Elestra engloutit son repas sans plus d’hésitation : elle se sentait mieux et la chaleur se répandait à nouveau dans ses membres. Elle avisa un pichet d’eau près de son lit et se jeta dessus. Une fois sa faim et sa soif rassasiées, elle décida de concentrer son attention sur l’inconnue aux yeux vairons.

« Qui êtes-vous ? »

La jeune femme leva un sourcil.

« Elle parle ! Gloire au Temps ! Je suis Euridy. Je suis la suivante de la Diacre. Par définition, je suis supposée faire tout ce qu’elle me demande et en ce moment, ça veut dire te surveiller pour être sûre que tu n’iras nulle part. »

« La Diacre ? C’est la femme aux cheveux améthyste ? »

Euridy hocha la tête.

« Oui. Elle avait prévu de s’occuper de toi, mais… quelque chose est arrivé. »

L’éclair déchirant le ciel revint à l’esprit d’Elestra.

« Qu’est-ce que c’était ? Cet… éclat dans le ciel ? »

Euridy eut un sourire forcé.

« Je crains qu’on n’ait pas le temps pour ça. Où est ta harpe ? »

C’était la deuxième fois qu’on l’interrogeait sur sa harpe. Où se trouvait-elle ? Bonne question ! Elle pria pour que sa harpe n’ait pas été détruite… Peut-être Hypérion l’avait-il récupérée ? Un espoir insensé… En attendant, elle ne s’expliquait pas l’intérêt que semblaient éprouver ces inconnues pour sa harpe.

« Alors ? » s’impatienta Euridy.

Elestra perdait patience elle aussi.

« Je ne sais pas. J’ai été enlevée, je ne sais pas où je suis. C’est vous et votre… Diacre, qui êtes responsables de tout ça ! Vous n’espérez quand même pas que je sois celle qui a les réponses ! »

Euridy se pinça l’arête du nez :

« Très bien, on verra ça plus tard. Tu dois te préparer. La cérémonie du couronnement t’attend. Et je suis supposée t’aider à t’habiller. Donc, debout. »

Elle accompagna ses paroles d’un geste brusque, qui écarta les couvertures. Elestra ne bougea pas. Elle en avait assez.

« Non ! Je veux des réponses ! Où suis-je, et pourquoi ? Que me veut-on ? »

Alors qu’Euridy s’approchait pour la faire sortir du lit, Elestra avisa la porte d’entrée. Elle était très légèrement entrouverte. La jeune fille se redressa vivement et se jeta de l’autre côté du lit, puis courut jusqu’à la porte. Elle entendit Euridy pester derrière elle. Sans s’arrêter, son cœur battant dans ses tempes, Elestra se rua dehors. Sans réfléchir, elle s’engouffra dans les couloirs, descendant des escaliers sans se demander où elle atterrirait. Ses pieds nus ne faisaient pas de bruit dans le silence des couloirs ; seul son souffle saccadé résonnait. Après une énième volée d’escaliers, elle arriva devant une immense porte. Elle s’arrêta et tendit l’oreille. Elle semblait avoir semé Euridy.

Hésitante, Elestra décida de faire confiance à sa bonne étoile. Elle poussa la lourde porte.

Joana Mailler

Photo : ©Free-Photos

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