La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 37

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !

* * *

Épisode 37 : bloqués dans la Gare

Hypérion se concentra et effleura à nouveau les cordes de la harpe. Mais ce n’était pas aussi joli que les airs d’Elestra… et aucun portail ne s’ouvrit. Je’An s’impatientait :

« On ne va pas y passer la nuit ! Si tu ne te dépêches pas, on ne pourra pas sauver ton Elestra… et on va finir par se faire repérer par le service des douanes ! Il ne faut pas que nos ennemis nous repèrent, je te rappelle ! »

Hypérion trouvait son compagnon de plus en plus étrange : il était tellement sympathique et patient, d’habitude… mais c’était sans doute dû au danger que représentait ce monde virtuel commandé par des machines… enfin… d’après le peu qu’il avait compris des explications de Je’An. Il n’était pas sûr d’avoir tout saisi. Il recommença à jouer, s’embrouilla, s’énerva. Une sueur froide lui coulait entre les omoplates – et aucun portail ne s’ouvrit.

Frustré, il jeta la harpe dans les mains de Je’An :

« Tu n’as qu’à jouer, toi, qui sais le faire ! »

Je’An le regarda, stupéfait :

 « Heu… ça ne marchera pas avec moi. Je ne peux pas ouvrir le portail, ma musique n’a jamais fonctionné. Toi, par contre… »

Hypérion le regarda incrédule :

« Mais je croyais que vous vous déplaciez facilement dans le monde virtuel… que vous pouviez aller partout 

Je’An évita son regard, fuyant :

« Oui… non… en fait, quand je rentre dans EIEN, je peux accéder à la Gare et aux autres mondes – mais je ne peux pas aller sur Rizator-III. Je ne sais pas vraiment pourquoi… c’est pour ça que j’ai besoin de toi. »

Le souvenir du contact avec le tentacule revint à l’esprit d’Hypérion. Il avait une désagréable impression.

 « Ah oui… bien sûr », fit-il d’un ton distrait.

« Excusez-moi de vous demander pardon », lança tout à coup une voix nasillarde, « mais pouvons-nous vous aider ? »

Les deux garçons levèrent les yeux et s’aperçurent qu’ils étaient cernés d’employés de la sécurité des douanes et qu’une brebis en tailleur rose venait de leur adresser la parole.

« Mais je vous reconnais ! » s’exclama la brebis avec enthousiasme. « C’est vous, les jeunes gens qui étiez perdus sur les quais de ma Gare il n’y a pas si longtemps ! Vous n’avez pas trouvé votre destination ? Ah mais oui, vous vouliez partir pour Rizator-III. Difficile, très difficile… je vous l’ai dit : il n’y a plus de portail pour cette destination depuis fort longtemps. Le seul moyen, à ma connaissance, c’est d’être invité sur Rizator-III par un des habitants. C’est une mesure très pratique pour éviter que les Mange-Temps aillent et viennent n’importe comment. Ne prenez pas cet air déçu ! Écoutez : en général, quand quelque chose ne va pas, je me fais une tasse thé de foin bien chaude et je réfléchis. Suivez-moi dans mon bureau. »

Elle fit demi-tour et trottina de ses cinq pattes, suivie des deux garçons… et du service de sécurité qui ne les quittait pas d’un centimètre ! Je’An avait l’air plus maussade que jamais et ne cessait de lancer des coups d’œil en biais à Hypérion. Hypérion, lui, se tenait sur ses gardes : il ne savait pas si la brebis et ses molosses étaient des ennemis – mais il était prêt à toute éventualité. À nouveau, ils s’installèrent dans le bureau de la Directrice.

Sylvie Bossi

Photo : ©Free-Photos

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