La Geste d’Avant le Temps : épisode 49
Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?
Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.
La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !
Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !
Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !
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Épisode 49 : hors du miroir
Lorsqu’Elestra vit le corps de la femme aux cheveux violets toucher terre, elle fut profondément attristée.
Pourtant, elle en voulait à cette femme qui l’avait séquestrée et avait voulu la contrôler… Elle sentit Nanji se tendre ; un énorme tentacule se déroulait jusqu’à elles, sous le regard avide et la gueule carnassière du monstre qui avait terrassé la Diacre. Nanji entonna à nouveau son chant : elles retournèrent alors dans leur dimension, mais une note dissonante résonnait, une note triste. Elestra se précipita dans la maison et vit la harpe dans les mains d’Hypérion :
« Je n’arrive pas à arrêter ce son… »
Elestra lui prit la harpe des mains, délicatement, et le son s’arrêta. Elle se surprit à éprouver une sensation de complétude. Elle avait l’impression d’avoir enfin retrouvé une part d’elle-même. Elle laissa courir ses doigts sur les cordes, mais elle avait l’impression que toutes les notes résonnaient désormais avec tristesse. Elle revit le regard de la femme aux cheveux améthyste, posé sur elle, ce regard d’étonnement et de tendresse…
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Nanji avait préféré rester à l’extérieur de la demeure, tant qu’elle ne comprenait pas l’effet qu’elle faisait sur le jeune homme. Cependant, il était primordial qu’elle s’explique auprès de la jeune fille. Les deux humains se connaissaient, mais Elestra paraissait être la plus réceptive – et surtout, la harpe était à elle. Peut-être arriverait-elle à lui faire comprendre qu’il fallait agir, et vite ! Elle aurait bien voulu leur laisser un peu plus de Temps, mais elle sentait l’urgence : quelque chose avait basculé dans la Trame du Temps et la mort de cette femme, la Diacre, y était pour quelque chose…
Elle savait que leur ennemi (elle ne pouvait se résoudre à prononcer son nom) essaierait la comptine à nouveau, et qu’il finirait par trouver les bons mots ; elle avait fait preuve de négligence en lui donnant le début involontairement… Elle aussi avait une responsabilité dans la mort de la Diacre…
Elle vit au loin des gens fouiller les maisons alentours. Des gardes… Ils se rapprochaient et cela ne lui disait rien de bon. L’homme-oiseau (Angélus, si elle avait bien compris) était là, ne sachant que faire, écoutant la musique triste qui sortait de la maison. Puis il entendit quelque chose… se releva et regarda dans l’autre direction. Son visage s’illumina. Nanji suivit son regard et vit un être s’approcher : il était visiblement de la même espèce que l’homme-oiseau, mais il paraissait plus imposant, plus massif… plus vieux.
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Angélus avait dû sortir en catastrophe de la maison, quand la harpe avait commencé à faire teinter ses notes dissonantes et déchirantes : ses oreilles trop fragiles ne pouvaient en supporter davantage.
Lorsqu’Elestra était réapparue et avait calmé l’instrument, il était resté fasciné par les complaintes plaintives qui sortaient des accords créés par la jeune fille… on aurait dit un chant, pour la mort de quelqu’un. L’air était déchirant, mais Elestra avait un don pour cet instrument et ces mélodies semblaient familières à Angélus… où les avait-il déjà entendues ? Puis il entendit son nom appelé au loin, ce qui brisa son envoûtement. Il regarda en direction de l’astre Tempo et il vit son oncle.
Son oncle ! Mais oui ! Oncle Sexte pourrait arranger les choses, lui il comprendrait ce qui se passait…
Jessica Vonlanthen
Photo : © OneGo
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