Les réverbères : arts vivants

Pour bien fêter la rentrée, GOGOGO au Grütli !

Le rendez-vous est désormais incontournable : GOGOGO revient du 11 au 13 janvier au Grütli. Au programme, une vingtaine de spectacles, performances, expositions, soirées. Le tout est gratuit et s’annonce d’ores et déjà extrêmement riche et festif !

Le Grütli – Centre de production et diffusion des arts vivants porte particulièrement bien son nom en ce mois de janvier. Durant trois jours, les lieux foisonneront de propositions en tous genres, entre créations, occupations de l’espace, premières tentatives de jeunes artistes… Nous vous proposons aujourd’hui un petit tour d’horizon.

Anna-Maria Adomaityte présentera son Pas de deux. Présenté il y a deux ans dans le cadre de La Bâtie – Festival de Genève, cette chorégraphie questionne les rapports amoureux du couple, ses difficultés, l’envie de s’envoler, de décoller, parfois de fuir, tout en étant rattrapé par la réalité.

Avec As we carried away, Aurélie Menaldo, Coline Mir et Jeanne Tara, toutes trois plasticiennes au Grütli, proposeront une exposition toute en sensibilité, au cœur de la maison des arts, avec une mise en espace qu’on nous annonce comme théâtrale. De quoi coller à la philosophie du lieu ?

On changera complètement d’univers avec Carmelo Benzi et son Karaoké portable. Touche-à-tout, créateur autodidacte, génie de l’animation : nombreux sont les qualificatifs qui le désignent. Quoiqu’il en soit, il emmènera le public dans son monde, pour donner le goût des tubes des années 80, comme l’ont fait ses parents envers lui.

Lucile Carré se posera ensuite plein de questions dans Les filles du coin : que voient-elles ? que ressentent-elles ? Un spectacle en forme de road-trip en direction d’une nuit psytrance, ou l’humain se mêlera au végétal et à l’animal dans une hybridation aussi mystérieuse qu’inédite.

Le duo Fanny de Chaillé – Sarah Murcia s’attaquera à un monument du rock, en décortiquant et reprenant l’album Transformer de Lou Reed. Dans Transformé, elles se concentreront sur la contrebasse et la voix pour ne retenir que la substantifique moelle de ce chef-d’œuvre musical.

Géraldine Chollet entrera de son côté en résonnance avec l’actualité brûlante. Dans ouverture [edited], elle tirera son pas de base du dakbé, une danse palestinienne dont le nom signifie « danser quand la situation est désespérée, dans l’espoir que quelque chose va se mettre en mouvement pour nous ». Un message à faire passer ?

Quant à Olivia Csiky Trnka, elle proposera de partager les rêves de trois femmes et leur impact sur notre quotidien. Une entrée dans leur intimité, qui s’apparentera à une « école paradoxale de la liberté », nous dit-on.

De l’intime, on passera à de grandes questions sociétales dans le Grand miroir de Claire Dessimoz : partagé·e·s que nous sommes entre la volonté de se fondre dans la masse et l’envie de se distinguer, comment vivre avec ce paradoxe et trouver notre place ? Un spectacle pour dédramatiser cette grande question…

Le collectif Geneva’s most infamous deejays sera également présent au Grütli pour mettre en avant des musiques expérimentales, variées et dansantes, dans la plus pure tradition genevoise des fêtes improvisées et des milieux alternatifs.

Lola Giouse reviendra elle aussi avec This is not a love song et Lust for life, les deux premiers épisodes d’une trilogie qui s’achèvera en fin de saison à Saint-Gervais. La passion et la fougue d’une jeunesse qui a envie de s’exprimer, de crier son envie de vivre au monde, pour deux spectacles qui figurent parmi nos grands coups de cœur de ces dernières saisons.

Bastien Hauser nous emmènera en plein cœur du désert avec Station, ou le quotidien de trois personnages qui s’ennuient dans ce lieu. Leur seule occupation ? Internet. Une manière de questionner notre rapport au numérique et la volonté de se rapprocher, malgré tout.

Avec Résoudre la diversité, Afulodidim Nikefolosi et Brice Catherin aborderont un sacré défi, en tentant de parler de décolonisation, féminisme, écroulement climatique, intelligence artificielle et transhumanisme à travers le prisme de l’humour et de la fiction.

Kiyan Koshoie présentera la première étape de sa nouvelle création, Wannabe – à voir à l’automne prochain au Pavillon ADC. Avec cette question simple : que reste-t-il de l’enfant que nous étions dans notre corps d’adulte ? Avons-nous encore la capacité de jouer et de puiser en nous cette énergie créatrice ?

À travers différents médiums, Andrea Marioni nous invite à son Braquage, né de la rencontre avec l’activiste-braqueur Jacques Fasel. Une mise en abyme à différents niveaux où Andrea Marioni endossera tour à tour les rôles de complice, victime, juge et même bourreau.

Jérémie Nicolet, artiste associé à l’Abri, présentera RC, un spectacle inspiré des Rap Contenders et proposé dans le cadre du dernier festival C’est Déjà Demain, au Loup. Une battle de rap sans adversaire, devant une foule étonnamment silencieuse, pour une performance inattendue.

Maria Guta s’imagine un alter-ego construit par la culture du cinéma et des médias people. Des collages qu’elle a créés, Fabienne Radi en a tiré des textes présentant les Vies et morts de Lola Lane.

Entre homebody – terme désignant une personne paresseuse ou une femme au foyer – et des opéras classiques – Les Noces de Figaro et Cosi fan tutte – Emma Saba explore les nouvelles relations aux objets du quotidien, à la suite du confinement. À voir dans La fine de tutte les cose.

Monika Truong interrogera l’appartenance à une communauté dans Be part of. Trois artistes asiatiques guideront la réflexion autour de la représentation sur scène et dans la vie réelle, au travers du prisme de la communauté.

Comme Kiyan Koshoie, Simon Waldvogel présentera une étape de travail de sa nouvelle création, Surviving you, always. Entre performance et installation sonore, il proposera une danse de silences, comme une célébration de la perte.

Le duo Claude Wave sera également là pour mettre l’ambiance, entre pop, new wave et punk, le tout en français. Porté par des instruments originaux, deux voix aimables et une énergie folle, le duo promet des concerts doux et entraînants.

Enfin, Tiran Willemse questionnera la masculinité noire et ses représentations, dans blackmilk, terme afrikaans décrivant les majorettes défilant en uniforme. Entre grandes divas de l’opéra et rap masculin noir, ses sources d’inspiration sont diverses et variées.

Alors, convaincu·e·s par la programmation de la cinquième édition ? On ne peut que vous dire GOGOGO, allez chercher vos contremarques gratuites pour être certain·e·s d’assister aux spectacles qui vous attirent !

Fabien Imhof

La programmation détaillée, les horaires et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur la page de GOGOGO, sur le site du Grütli.

Photos : ©Magali Dougados (intérieur du bâtiment) et ©Le Grütli (affiche du festival)

Fabien Imhof

Titulaire d'un master en lettres, il est l'un des co-fondateurs de La Pépinière. Responsable des partenariats avec les théâtres, il vous fera voyager à travers les pièces et mises en scène des théâtres de la région.

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