La plume : créationLa plume : littératureRécit participatif n°2 : La Geste d'Avant le Temps

La Geste d’Avant le Temps : épisode 43

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti ! Retrouvez le début du feuilleton ICI !

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Épisode 43 : sur la piste des proies

Brusquement, l’être qui se faisait appeler « Je’An » eut conscience qu’il n’était pas seul dans les corridors sans fin du Temps.

Un fumet différent du sien, une odeur délicate, un mélange de Vivifia  purata (cette libellule si rare, mais si chatoyante, qui peuplent les brumes de la Nébuleuse des Typhons) et de roselière flottait dans ces lieux.

Pouahhh, quelle horreur, cest sûrement cette renégate… pensa l’être gluant, dévoilant ses crocs acérés dans une grimace de dégoût. Il la haïssait, comme tout le reste.

Il entendit une voix – celle de Nanji, bien sûr – prononcer une tirade dont il n’avait jamais eu connaissance. Un chant, un vieux chant, à ce qu’il lui semblait… Encore une des inventions dEien, à n’en pas douter… Il se hâta dans la direction du temps, tentacules, ailes et crocs déployés dans l’atmosphère sans pesanteur du Temps. Il espérait bien surprendre Nanji, la double, la… mais il était trop loin et, malgré son vol effréné, n’arriva que trop tard au bout du couloir où cette fichue traîtresse se trouvait quelques instants auparavant. J’aurais dû l’achever. Le bannissement avait été trop doux.

Pourtant, il avait réussi percevoir les étranges sons prononcés par Nanji, bien qu’il lui en manquât la fin – et surtout, il avait ressenti les effets si caractéristiques d’un passage extratemporel. Nanji avait rejoint le cours du Temps et, la connaissant, ne pouvait avoir qu’une seule destination. Un rictus méprisant se dessina sur son visage. Un charabia et une simple gamme ! Quel manque doriginalité, cen est navrant. Son peuple avait toujours fait montre d’une piètre imagination ; les mettre sous son joug avait été un jeu d’enfant ! Il fit claquer ses mâchoires. La disparition d’Elestra, et maintenant ça… l’Univers semblait se retourner contre lui – mais il était plus malin que l’Univers et n’avait pas dit son dernier mot.

Grace à la bêtise de Nanji, il tenait un moyen de retourner sur Rizator-III. Coûte que coûte, il allait la poursuivre et l’arrêter. Il est HORS DE QUESTION que cette misérable chose contrecarre mes projets, mon œuvre ! Le Temps serait sien, l’Univers serait sien et sa vengeance allait être terrible – contre elle,  contre Elestra, contre ce sombre sot d’Hypérion, contre les Douaniers de la Gare et leurs manies de contrôle, contre les Gardiens du Temps et surtout leur fichue diacre…bref contre l’Univers ENTIER ! Mais d’abord, Nanji… oui, une fois qu’il aurait remis ses griffes sur elle, il pourrait s’en donner à cœur joie. Son corps visqueux frissonnait de plaisir et suintait d’un liquide brillant, dans la perspective de ce qu’il lui ferait subir…

« Personne, non personne, ne réduira mes desseins à néant. Simple manant, géant ou maître du Temps, je les dévorerai tous, ces mécréants, j’en fais le serment… »

Cette fois, il ne serait pas aussi impatient et négligeant, ah ça non ! Il pris le temps d’esquisser un nouveau plan avant de s’élancer à la poursuite de la seule des Mange-Temps à ne pas s’être ralliée à la cause… Il était presque sûr de pouvoir chanter de mémoire la pauvre mélodie de Nanji…

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Les corridors du Temps se déchirèrent et il s’engouffra sans plus tarder dans l’ouverture. Il tournoya, tournoya encore et encore – avant que le monde, enfin, se stabilise sous son corps. Nul trajet n’avait été aussi éprouvant que celui-là. Encore tremblant, il regarda les environs. Des champs d’heurges, de minutains et de secondains à perte de vue, d’étranges chemins semblables à des miroirs, et dans le lointain, cette tour honnie… pas de doute, il était bien sur Rizator-III.

Cependant, il sentait confusément que quelque chose clochait…

Carmeline Fischer

Photo : ©Pexels

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