La Geste d’Avant le Temps : épisode 8

Votre salon est trop petit pour vos ambitions ?

Vous rêvez de parcourir des étendues sauvages, des citadelles élancées, de terrasser des dragons, de rencontrer des elfes, de mettre la main sur un trésor… ou d’embarquer sur un bateau pirate ? La Geste d’Avant le Temps est un récit participatif qui veut remédier à l’exiguïté de nos domiciles et rêver d’un autre monde.

La Pépinière a réuni des rédacteurs très différents : amateurs, confirmés, jeunes ou plus âgés, sages, originaux, déjantés, bagarreurs… Ensemble, ils vont vous emmener dans une quête épique, entre fantastique et science-fiction – sur les ailes de leurs imaginations !

Entre le feuilleton et le cadavre exquis, La Geste d’Avant le Temps vous accompagnera chaque jour dans un texte évolutif et des aventures palpitantes. Nous espérons ainsi vous changer les idées, en cette période confinée… Que faire à l’issue du projet ? Lecture publique ? Publication ? Performance ? Nous cherchons encore des idées !

Alors, vous nous suivez ? C’est parti !

Retrouvez le début du feuilleton ICI !

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Épisode 8 : la légende

La vieille doyenne était là, assise dans un fauteuil qui disparaissait sous les amoncellements de couvertures.

Des livres poussiéreux s’ouvraient autour d’elle, au milieu des toiles d’araignées et des bocaux remplis de choses étranges. Sur le feu, une marmite grésillait. Hypérion serra les poings et raconta toute l’histoire. La vieille eut un sourire édenté et ses yeux blancs clignèrent :

« Oui… je connais ces symboles. Il y a une ancienne légende à leur sujet… Il y a bien longtemps, du temps où mes grands-parents n’étaient que des nourrissons, les monstres pullulaient dans la région. Ils sortaient des grottes grâce à des passages qui reliaient leur monde au nôtre. Pourquoi ? Pour piller et massacrer tout ce qui croisait leurs chemins. On racontait aussi qu’ils volaient des choses – d’étranges choses, en vérité : des horloges, des clepsydres, des montres… Où les emmenaient-ils ? Mystère. Peut-être auprès de leur roi, un monstre plus puissant qu’eux ? En tout cas, ils les volaient et, disait-on, où ils avaient commis leur vol, le temps cessait de s’écouler et la vie se figeait peu à peu. Les gens de cette époque vivaient dans la peur constante de subir un de ces raids. Mais un beau jour, un étrange voyageur apparut. Il venait de l’Est, de par-delà le grand Désert de Larmes Sèches. Il scella les passages grâce à de puissants symboles et depuis ce jour, on ne vit plus de monstres dans la région… »

Le cœur d’Hypérion battait la chamade. Tout concordait ! Apparemment, les monstres avaient trouvé un moyen de traverser à nouveau ces passages… sans pour autant briser les sceaux. Comment avaient-ils fait ? Et cette histoire d’horloges volées et de temps qui se figeait ? Hypéron devait percer le secret de ces symboles avant qu’il ne soit trop tard ! Il devait poursuivre ces créatures et sauver Elestra ! Mais comment faire ? Sa seule piste résidait dans la légende : il allait partir vers l’Est, il allait traverser le Désert des Larmes Sèches afin de trouver plus d’informations sur ce mystérieux voyageur…

Résolu, il retourna chez lui, réunit deux-trois affaires, quelques provisions et se mit en route. Alors qu’il s’apprêtait à quitter le village, il fut retenu par le père d’Elestra.

« Attends ! Prends avec toi la harpe d’Elestra, elle pourra t’être utile. Je compte sur toi pour me ramener ma fille saine et sauve. »

Martin Nicolet

Photo : ©Capri23auto

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