Le Théâtre Saint-Gervais : on y fonce en 2022-23 !
Alors que les vacances estivales touchent à leur fin, le Théâtre Saint-Gervais se prépare, lui aussi, à effectuer sa rentrée. Cap sur une nouvelle année de création et de découverte, qui n’attend que vous pour commencer !
Septembre
Dans le cadre La Bâtie – Festival de Genève, c’est une création de Kim Noble qui ouvrira les feux : les 1er et 2 septembre, Lullaby for Scavengers (suite de Kim Noble Will Die et You Are Not Alone) proposera une performance centrée sur des questions existentielles. Comment occuper une place dans le monde, lorsqu’on ne nous en laisse aucune ? Attention : spectacle dès 18 ans et en anglais surtitré français.
Toujours dans le cadre de La Bâtie, Pièce d’actualité n°16 : Güven propose à trois metteurs et metteuses en scène (Maxime Kuvers, Marie-José Malis et Mario Siéfert) de faire jouer… Güven, un caméraman qui n’a jamais mis les pieds sur une scène, mais qui a pour le jeu un don inné. Une jolie manière de réconcilier jeunesse et théâtre, du 5 au 7 septembre.
Enfin, dernière coréalisation avec La Bâtie, Malgrés réunira Clara Delorme et Christian Garcia-Gaucher les 8 et 9 septembre, dans une évocation du lâcher-prise, une ode aux petits accrocs (souvent dérisoires) qui parsèment nos vies contemporaines…
Le mois de septembre s’achèvera avec une performance de Marina Otero, en collaboration avec Martín Flores Cárdenas : Love me, du 23 au 25 septembre. Pour l’artiste argentine, il s’agira de réfléchir à la violence, au rapport au corps et, surtout, à l’amour.
Octobre
Les deux pièces suivantes feront quant à elle la part belle à des sentiments ou des expériences difficiles à partager, à expliquer. Tout d’abord, la résilience, avec Résilience mon cul, écrit, mis en scène et interprété par Joël Maillard et la Cie Snaut. Entre improbable stand-up et humour désespéré, du 5 au 9 octobre. Un même vent de paradoxe soufflera sur Lust for life, du 30 septembre au 9 octobre : dans cette pièce écrite et mise en scène par Lola Giouse, c’est l’amitié et le désespoir qui seront au cœur de notre voyage.
Ensuite, le Théâtre Saint-Gervais collaborera avec deux événements nationaux différents, pour accueillir deux spectacles intrigants. Tout d’abord, Tanzfaktor (20-21 octobre), qui mettra en scène quatre compagnies de danse émergentes sur la scène suisse, pour quatre pièces chorégraphiques courtes. Ensuite, le AiiA Festival (Expérimentations en art et en intelligence artificielle), qui du 13 au 23 octobre transformera le théâtre en laboratoire créatif : entre conférences, ateliers, expositions et tables rondes, vous pourrez rencontrer quatre artistes humain·e·s, un artiste hybride et une intelligence artificielle, Chimère, spécialement créée pour l’occasion. À ne pas manquer !
Novembre-Décembre
Le mois de novembre s’ouvrira, du 2 au 6, avec une pièce spécialement pensée pour le jeune public. Mis en scène par Aurélien Patouillard, Farwest propose un voyage initiatique sur fond de grands espaces, où les rencontres apportent bien plus que ce que l’on croit… Les 15 et 16 novembre, Compass s’intéressera aussi à l’espace – mais à celui de la mer, dans une création de Simone Aughterlony, Petra Hrašćanec et Saša Božić. La dystopie et la solitude ne seront pas loin ! Ce sera ensuite une autre forme d’espace, celui de la nuit, qu’explorera Les nuits enceintes de Guillaume Béguin (22-27 novembre). Une manière de réinventer notre rapport au monde, une fois l’aube venue ?
Cette fin d’année sera consacrée à l’exploration de nos mondes intérieurs, mais également des mondes alternatifs et autres multivers dans lesquels notre imaginaire évolue aujourd’hui. Faut-il y voir une nouvelle manière de communiquer, d’entrer en interaction ? Julie Bugnard et Isumi Grichting proposeront d’abord This cool cool wind makes me feel so good du 1er au 4 décembre, avant de laisser la place à une chorégraphie de Yasmine Hugonnet, Les Porte-Voix.
Janvier
Au début de l’année 2023, nous retrouverons Isumi Grichting et Julie Bugnard dans un autre projet, en compagnie de Christian Cordonnier : ce sera Camper, du 17 au 20 janvier. Sur un fond futuriste, nous planterons notre tente dans « la forêt des suicides », tout près du mont Fuji… Du 24 au 28 janvier, Tomas Gonzales et Igor Cardellini interrogeront les dispositifs scéniques – et plus particulièrement l’architecture des salles de théâtre contemporaines. Une réflexion dramaturgique qui prendra comme point de départ le bâtiment du Théâtre Saint-Gervais lui-même.
Février-mars
Du 31 janvier au 2 février, Le Chœur de Fanny de Chaillé prendra comme point de départ le poème « Et la rue » de Pierre Alferi, pour réunir dix jeunes comédiennes et comédiens. Comment faire troupe, faire corps – faire chœur, autour d’un poème ? Puis, du 1er au 11 mars, Léa Pohlhammer accompagnée d’Adrien Barazzone s’intéressera à la naissance d’un personnage fictif devenu culte en Amérique latine : Violencia Rivas.
On questionnera également les débuts, les incipits, les origines, avec Le Début, mis en scène par Julien Basler. Mêlant romans, musiques, films et autres cosmogonies, on remontera aux premiers matins du monde du 2 au 13 mars.
Enfin, du 17 au 26 mars, c’est à un jeu sur les identités et les homonymes que nous convie Tous les poètes habitent Valparaíso, dans une mise en scène de Delphine Lanza et Dorian Rossel. Comment les poèmes d’un écrivain suisse se retrouve, hasard de l’homonyme, dans la presse chilienne ? Et que font la critique et l’histoire littéraires d’une telle coïncidence ?
Avril-Mai-Juin
Avec Requin, du 20 au 30 avril, vous n’irez plus jamais vous baigner en eaux troubles ! Dans une mise en scène de Laure Hirsig, sur un texte de Bertrand Belin, voici une sombre histoire de noyade qu’il nous faudra élucider…
Le ton sera (peut-être ?) un peu plus joyeux (quoique) avec L’Apocalypse (en quatre épisodes) de Louis Bonard : du 9 au 14 mai, il s’agira d’explorer les recoins de l’apocalypse chrétienne, devenu best-seller grâce à un certain Saint Jean… On oublie la religion et on part dans la science-fiction, entre séries TV et recherche de sens.
Du 30 mai au 4 juin, Philippe Macasdar s’inspire des Trois sœurs d’Anton Tchekhov, pour transposer leur histoire dans le Caire contemporain, entre révolution, vent de l’Histoire et destinées individuelles.
La saison s’achèvera avec La vengeance est un plat, du 15 au 17 juin. Sous-titrée « La lamentable histoire de Titus et André Nicus », cette création de la Cie du Zerep se propose de jouer avec Titus Andronicus, une pièce que l’on attribue à Shakespeare (sans vraiment en avoir la certitude). La pièce de tous les excès, dans cette réécriture entre burlesque, cannibalisme, lyrisme et barbarie !
Ne manquez pas de consulter l’ensemble des propositions artistiques proposées par le Théâtre Saint-Gervais, car il y en a encore plusieurs. Et surtout, prévoyez de la place dans votre agenda : c’est à consommer… sans modération !
Magali Bossi
La programmation complète et les détails de chaque spectacle sont à retrouver sur le site du Théâtre Saint-Gervais.
Photo : ©DR